- Des adultes prenant du fentanyl tous les jours ont reçu de petites doses de buprénorphine sur quatre ou sept jours, car cette substance favorise l’arrêt de l’utilisation de l’opioïde.
- Les résultats indiquent que 38 % des personnes ayant suivi le régime de quatre jours ont réussi à prendre une dose complète de buprénorphine et 28 % ont réussi avec le protocole de sept jours.
- Le taux de réussite global était donc de 34 %.
Ces dernières années, les overdoses liées aux opioïdes ont explosé. Depuis, les médecins cherchent désespérément des moyens d'aider leurs patients. Ils savent que la buprénorphine peut les aider à arrêter de prendre des opioïdes. Il s’agit d’un agoniste opioïde partiel, ce qui signifie qu'elle ne se lie que partiellement au récepteur qui crée l'état d'euphorie, sans offrir le niveau d'euphorie des opioïdes plus puissants.
Cependant, il est beaucoup plus difficile de commencer le traitement pour celles qui consommaient du fentanyl, car cette substance est stockée longtemps dans les cellules graisseuses. En effet, prendre de la buprénorphine alors que le fentanyl est encore actif peut entraîner un sevrage brutal. Ainsi, cela "incite à explorer des stratégies comme l'initiation à la buprénorphine à faible dose. Cependant, il n'existe pas de recherches comparatives sur les résultats de l’administration à faible dose", selon des chercheurs de l’université de Californie à San Francisco (États-Unis).
Crise des opioïdes : 34 % des patients ont réussi à obtenir une dose complète de buprénorphine
Dans une étude, parue dans la revue JAMA Network Open, ils ont donc évalué les résultats ambulatoires associés à deux protocoles d'initiation à faible dose de buprénorphine. Pour cela, l’équipe a recruté 126 adultes atteints de toxicomanie qui ont déclaré avoir utilisé quotidiennement du fentanyl. Leurs données ont été extraites des dossiers de santé électroniques de deux cliniques de traitement des troubles liés à l'utilisation de substances. Entre mai 2021 et novembre 2022, certains participants ont reçu de petites doses de buprénorphine sur quatre jours et d’autres sur sept jours. L’objectif ? Augmenter lentement la concentration du médicament dans leur organisme jusqu'à ce que celui-ci puisse supporter une dose plus élevée de buprénorphine. Pour sept jours de buprénorphine, la dose optimale était de deux ou trois fois par jour. Pour quatre jours, c’était quatre fois par jour.
Au total, 175 tentatives d'initiation ont été enregistrées. Sur 126 participants, seuls 34 %, dont 38 % dans le cadre d'un protocole de quatre jours et 28 % dans le cadre d'un protocole de sept jours, ont réussi à obtenir une dose complète de buprénorphine en utilisant cette approche de microdosage. Dans l'ensemble, 22 % des patients ont continué à prendre la buprénorphine pendant au moins 28 jours. Les tentatives répétées ont donné des taux de réussite inférieurs à ceux de la première tentative.
"Améliorer la réussite des tentatives d'initiation à faible dose de buprénorphine"
D’après les auteurs, ces données indiquent qu'il faut davantage d'options pour aider les personnes qui commencent à prendre de la buprénorphine. Désormais, ils comptent déterminer pourquoi cette approche prometteuse s’est avérée moins efficace que prévu. "Les prochaines recherches devraient examiner les interventions visant à améliorer la réussite des tentatives d'initiation à faible dose de buprénorphine et à augmenter l'utilisation de cette substance."