- L'Institut Curie, en collaboration avec le CEA, lance la construction d'une machine révolutionnaire pour la radiothérapie flash, une technique qui délivre en une fraction de seconde une dose de rayons 10 à 15 fois plus intense.
- Cette radiothérapie flash cible efficacement les tumeurs tout en épargnant les tissus sains, réduisant ainsi les effets secondaires. Prévue à Orsay d’ici 2026, elle pourrait traiter des cancers de mauvais pronostic, comme ceux du cerveau, du poumon ou encore du pancréas.
- Face à l’augmentation des cas de cancer dans le monde, cette avancée représente un espoir majeur pour les patients et un tournant dans la lutte contre la maladie.
Un vent d'espoir pour les patients atteints de cancers incurables. L'Institut Curie a officiellement lancé, mardi 28 janvier, le projet de construction de la première machine de "radiothérapie flash", une technologie médicale innovante et prometteuse contre les tumeurs de mauvais pronostic. Créée en collaboration avec le Commissariat à l'énergie atomique (CEA), cette infrastructure unique au monde verra le jour à Orsay d'ici 2026, avec des essais cliniques prévus pour 2028.
Des bénéfices majeurs pour les patients cancéreux
Le projet FRATHEA (Flash Radiation THerapy Electron Acceleration) est une technologie de rupture. Contrairement à la radiothérapie conventionnelle, qui administre des rayonnements sur plusieurs minutes et en plusieurs séances, la radiothérapie flash consiste à délivrer en une fraction de seconde une dose de rayons 10 à 15 fois plus intense. Grâce à des électrons de très haute énergie, la machine permet d'atteindre des tumeurs profondes, jusqu'à 30 cm, tout en préservant les tissus sains, et ainsi de soigner les cancers incurables pour lesquels les traitements actuels sont peu efficaces.
Les patients atteints de cancers du cerveau, du thorax ou de l'abdomen, pour qui la radiothérapie classique est trop toxique, pourraient notamment bénéficier de cette radiothérapie flash. La technique s'avère également très prometteuse pour les cancers du poumon avancés, les cancers du pancréas et certaines tumeurs pédiatriques, selon l’Institut Curie.
Un autre atout essentiel de la radiothérapie flash réside dans la réduction des effets secondaires. En limitant l'exposition des tissus sains aux radiations, cette méthode permettrait de diminuer les risques de séquelles à long terme et d’améliorer la qualité de vie des patients.
Un enjeu de santé publique mondial
Alors que, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’incidence des cancers de mauvais pronostic pourrait augmenter de 30 % dans les 15 prochaines années, et que plus de 35 millions de nouveaux cas sont prévus en 2050 (soit une hausse de 77 % par rapport à 2022), le développement de nouvelles thérapies anti-cancéreuses est plus que jamais crucial.
Le projet FRATHEA suscite donc un vif intérêt au niveau international, notamment en Europe et aux États-Unis, où plusieurs projets de recherche sont en cours. En France, si un autre projet est mené par l’Institut Gustave Roussy, l'Institut Curie pourrait réaliser une première mondiale en mettant en œuvre cette technologie de manière opérationnelle.