AVC, crise cardiaque, migraine… Plusieurs études ont déjà mis en lumière les effets inquiétants des changements climatiques sur l’organisme. Mais ces derniers impacteraient aussi la santé mentale et le comportement des adolescents. Une équipe hispano-néerlandaise montre que les températures extrêmes qu’elles soient très élevées ou très basses – augmentent le risque de troubles psychiques chez les jeunes.
Santé mentale : plus de comportements intériorisés chez les ados quand il fait froid
Pour cette étude publiée dans la revue JAMA Network Open le 28 janvier 2025, les chercheurs ont suivi près de 4.000 enfants néerlandais et 885 jeunes espagnols entre 2015 et 2022 et noté les troubles psychiques ou des comportements qu’ils présentaient. En parallèle, la température ambiante quotidienne moyenne sur des périodes de 2 semaines, un mois et deux mois a également été calculée.
En comparant l’ensemble des données obtenues, les scientifiques ont remarqué que l’exposition au froid (5,5 degrés) des adolescents sur une période de deux mois était liée à un risque accru de problèmes comportementaux intériorisés. On peut par exemple citer l’anxiété, la dépression, le retrait social ou encore les phobies.
Les jeunes exposés à une chaleur supérieure à 21,7 degrés pendant deux mois présentaient davantage de problèmes d'attention. En revanche, aucun lien n’a été trouvé entre les problèmes extériorisés tels que l’agressivité et la température.
Santé mentale et températures : un lien qui pourrait s’intensifier
"En conclusion, nous mettons en évidence des associations distinctes entre l’exposition à la température et les symptômes psychiatriques des adolescents dans deux pays européens : le froid était associé à plus de problèmes d’intériorisation aux Pays-Bas, et la chaleur à davantage de problèmes d’attention en Espagne", écrivent les auteurs dans leur article.
Par ailleurs, ces résultats soulèvent chez eux certaines inquiétudes. "À mesure que le changement climatique s’intensifie, ces associations pourraient devenir plus prononcées dans un avenir proche", soulignent-ils avant d’appeler à réaliser davantage d’étude sur cette problématique, notamment en observant les effets de la variation des températures sur des adolescents vivant dans d’autres pays et d'autres climats.