Le cancer du col de l’utérus reste un enjeu majeur de santé publique en France, avec environ 3.100 nouveaux cas et 1.100 décès annuels. Pourtant, ce cancer lié au papillomavirus humain (HPV) est largement évitable – neuf cas sur dix – grâce à la vaccination et au dépistage, rappelle Santé publique France (SPF) dans un bulletin publié mardi 4 février, à l'occasion de la Journée mondiale contre le cancer.
Vaccination HPV : une hausse encourageante mais insuffisante
Recommandée et remboursée depuis 2007 pour les adolescentes et étendue aux garçons en 2021, la vaccination anti-HPV constitue une prévention essentielle. En 2023, 54,6 % des filles de 15 ans avaient reçu au moins une dose et 44,7 % des filles de 16 ans avaient complété leur vaccination. Bien que ces chiffres soient en hausse, ils restent inférieurs aux recommandations internationales. En outre, les disparités régionales sont marquées, avec des taux plus faibles dans le Sud de la France et les départements et régions d’outre-mer (DROM).
"Le déploiement des programmes de vaccination HPV en milieu scolaire et du dépistage organisé du CCU représentent des opportunités pour mettre en œuvre des actions ciblées visant à réduire les inégalités", affirme SPF.
Dépistage du cancer du col de l’utérus : un retard persistant
Depuis 2018, le Programme national de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus (PNDOCCU) vise à améliorer la détection précoce et à réduire les inégalités d’accès. Entre 2020 et 2022, le taux de couverture triennal a atteint 59,5 %, en progression par rapport aux périodes précédentes. Ce chiffre reste néanmoins en deçà des objectifs de l’Organisation mondiale de la Santé (70 %) et des standards européens (75 %).
L’analyse comparative entre 2015-2017 et 2020-2022 montre par ailleurs des augmentations régionales de 0,1 % à 23,7 %. Mais les disparités par âge demeurent préoccupantes : le taux de dépistage atteint 67 % chez les 25-29 ans, mais chute à 47 % chez les 60-65 ans. Ces écarts illustrent la nécessité de renforcer l’information et les dispositifs d'incitation, en particulier pour les femmes âgées, souvent moins sensibilisées à l’importance du dépistage régulier.
Encourager le dépistage
Pour rappel, la fréquence recommandée du dépistage du cancer du col de l’utérus est de tous les trois ans pour les femmes de 25 à 29 ans, puis tous les cinq ans à partir de 30 ans. Le dépistage, pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie sans avance de frais, peut être réalisé par un gynécologue, un médecin généraliste ou une sage-femme, dans divers lieux : centres de santé, hôpitaux ou laboratoires sur prescription médicale. Pour simplifier les démarches, le site Jefaismondepistage.e-cancer.fr offre un accès direct aux plateformes de rendez-vous en ligne.
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