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Office français de prévention du tabagisme

Les anti-tabac réclament des mesures dans le prochain plan Cancer

Par la rédaction

A l'approche du prochain plan Cancer, l’Office français de prévention du tabagisme met la pression sur le chef de l’Etat pour que de nouvelles mesures anti-tabac soient prises.

TRIPPLAAR/SIPAUSA/SIPA

« Si l’Elysée refuse les mesures de lutte contre le tabac dans le troisième plan cancer, la Présidence donnera un signal fort de son soutien aux multinationales du tabac ! » a indiqué le Pr Bertrand Dautzenberg, pneumologue et président de l’Office français de prévention du tabagisme (OFT). 

Ce coup de pression intervient à quelques jours de la présentation du prochain plan Cancer – prévue pour le 4 février prochain -, pile au moment où l’Elysée est supposée rendre son arbitrage sur des mesures.
« Nous demandons à la Présidence de rendre ces arbitrages en faveur des fumeurs et de la santé des français et non en faveur des multinationales du tabac afin que ce troisième Plan cancer soit comme le premier Plan de 2003-2007, un outil efficace de lutte contre les ravages du tabac et non comme le deuxième de 2009-2013 un plan qui voit augmenter le nombre des fumeurs de 2% au cours de son déroulement… »

Le 1er plan cancer, un exemple à suivre
Pour appuyer son propos, le président de l’OFT rappelle que dans le cadre du premier Plan cancer français, les ventes de cigarettes étaient passées de 82 à 54 milliards par an. A Paris, le tabagisme des collégiens avait été divisé par 4 selon les données de Paris Sans Tabac alors qu’il a augmenté d’un tiers lors du deuxième Plan cancer.
« Ceci prouve de façon magistrale l’impact d’un bon Plan cancer pour faire baisser le tabagisme alors qu’un mauvais Plan conduit à maintenir les profits des cigarettiers aux détriments de la santé et de la vie des fumeurs, dont 200 meurent chaque jour du tabac », s’est indigné le pneumologue. « Tous les 15 jours, le tabac tue autant que la route en un an. Quand la mortalité routière augmente, l’Etat se mobilise. Devant le carnage du tabagisme, l'Elysée ne peut se croiser les bras alors qu’il a en main les outils qui, sans dépenses supplémentaires significatives, peuvent sauver tant de vies et réduire le coût du tabagisme pour la France et les Français ».

Des liens d'intérêt avec l'industrie du tabac

Pourquoi cette piqûre de rappel à l’égard de François Hollande ? En fait, le Pr Bertrand Dautzenberg s’inquiète des liens anciens avec l’industrie du tabac du Pr Olivier Lyon-Caen, le conseiller santé du président de la République. Le Pr Olivier Lyon-Caen, neurologue, est un membre fondateur de l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière à la Pitié Salpétrière à Paris aux côtés de Louis Camillieri, le président du groupe Altria, fabricant de cigarettes.
Interrogé par l’Agence de presse médicale (APM), le neurologue a rejetté tout lien avec l’industrie du tabac. « Je n’ai plus aucun lien avec l’ICM depuis mon entrée en fonction (…), ni auune relation avec l’industrie du tabac, » a-t-il déclaré.