En 2025, l’ANC souhaite renforcer la formation des chirurgiens et approfondir la recherche sur l'impact de l'environnement sur cette pathologie. Sous l'impulsion de la Pr Carole Mathelin, cheffe du service de chirurgie à l'Institut de Cancérologie de Strasbourg (ICANS), l'ANC annonce la création d'une formation spécifique destinée aux praticiens en sénologie. "Il est essentiel d'offrir aux chirurgiens une formation spécifique pour améliorer la prise en charge des patientes atteintes de cancer du sein. Une meilleure expertise technique permettra d'assurer un traitement plus efficace et adapté à chaque cas", a déclaré la Pr Mathelin.
Comprendre l’impact de l’environnement sur les cancers du sein
Si 75 % des causes du cancer du sein restent inconnues, l’influence de l’environnement est de plus en plus suspectée. En 2022, la France affichait l’un des taux d’incidence les plus élevés au monde avec 105,4 cas pour 100.000 habitants.
L’Académie met en avant, donc, un second axe de travail : l'analyse des facteurs environnementaux influençant le développement du cancer du sein. "Nous savons aujourd'hui que l'environnement joue un rôle non négligeable dans l'apparition des cancers du sein. Il est crucial de mener des recherches approfondies pour mieux comprendre ces interactions et adapter nos stratégies de prévention", déclare la Pr Mathelin.
Des effets biologiques de plus en plus inquiétants
Les perturbateurs endocriniens agissent selon trois modes : en mimant une hormone, en bloquant son action ou en perturbant son transport et son élimination. Ces mécanismes entraînent des effets complexes et parfois paradoxaux, comme une toxicité augmentée à faible dose (« effet cocktail ») ou des impacts sur plusieurs générations (« effet transgénérationnel »).
De plus, des différences biologiques exposent davantage les femmes principalement aux effets de ces substances : une élimination rénale plus lente, un stockage facilité dans la masse adipeuse et une exposition plus grande à travers les cosmétiques et l’environnement domestique (les produits ménagers, entre autre).
Ces recherches, bien que centrées sur le cancer du sein, pourraient également fournir des clés pour mieux comprendre d’autres cancers, comme ceux du pancréas ou de la prostate. L’ANC s’engage à poursuivre ses travaux et à sensibiliser les autorités sanitaires aux dangers souvent sous-estimés des facteurs environnementaux.
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