- Chaque année, 6.600 vies pourraient être sauvées grâce au dépistage du cancer colorectal, pourtant suivi par seulement 34 % des Français concernés.
- Une étude de la Fondation ARC révèle que la peur des résultats et le tabou entourant le sujet freinent la prévention.
- En 2025, il est urgent de normaliser cette discussion pour augmenter le taux de dépistage. Pour cela, la Fondation ARC lance une campagne décalée, "Ne lâchez rien tant qu’ils ne lâchent rien !", animée par Mr Popo.
Le cancer colorectal est aujourd’hui la 2ème cause de décès par cancer en France alors qu’il peut être guéri dans 90 % des cas s’il est détecté tôt. Chaque année, 6.600 vies pourraient ainsi être sauvées en France si le dépistage était davantage pratiqué. Mais, seuls 34 % des Français concernés effectuent ce test, pourtant simple et efficace. Pourquoi un tel blocage ? À l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer, ce 4 février, une nouvelle étude de la Fondation ARC (pour la recherche sur le cancer) et du cabinet Verian révèle que les freins sont avant tout culturels et psychologiques.
Un test fiable mais trop peu pratiqué
Les Français de 45 ans et plus sont pourtant bien informés : 90 % d’entre eux reconnaissent l’importance du dépistage et 84 % en estiment la fiabilité. Pourtant, le passage à l’acte reste difficile. L’une des principales raisons invoquées est la peur des résultats, qui dissuade 57 % des sondés.
Mais au-delà de cette angoisse, un tabou persistant empêche un dialogue décomplexé sur le sujet : parler de ses selles reste embarrassant pour 40 % des Français, voire dégoûtant pour 42 %. Et cette réticence augmente avec l’âge : 54 % des plus de 45 ans et plus trouvent difficile d’en parler, un chiffre qui grimpe à 61 % chez les 45-54 ans. Résultat, cela freine aussi la parole collective : 45 % des Français se disent gênés à l’idée d’aborder ce sujet avec leurs amis.
Un enjeu de santé publique
Ce tabou culturel affecte directement le taux de dépistage. Si la démarche est majoritairement initiée par les médecins (56 %) ou la présence de symptômes (46 %), l’encouragement des proches, qui joue un rôle déterminant dans d’autres campagnes de prévention, est ici très peu mobilisateur : seuls 11 % des Français disent avoir été incités par un proche à réaliser le test.
François Dupré, directeur général de la Fondation ARC, insiste : "Le cancer colorectal est la deuxième cause de décès en France, et pourtant, des milliers de vies pourraient être sauvées chaque année si un simple dépistage n'était pas freiné par un tabou. En 2025, il est temps de dédramatiser le sujet, de briser ce tabou et de faire du dépistage une évidence pour sauver des vies."
Une campagne pour changer les mentalités
Face à cet enjeu, la Fondation ARC lance ce 4 février la campagne "Ne lâchez rien tant qu’ils ne lâchent rien !", animée par Mr Popo, une mascotte aux allures de "caca". Cette initiative décalée vise à normaliser la discussion autour du dépistage et à inciter les proches à jouer un rôle actif dans la prévention. En brisant les tabous et en encourageant un dialogue ouvert, la Fondation ARC espère ainsi augmenter significativement le taux de participation au dépistage.
Comment ça marche ?
- D’abord, rendez-vous sur nelachezrien.fr et inscrivez un proche.
- Mr Popo prend alors le relais en envoyant chaque jour des messages pleins d’humour sur WhatsApp pour encourager votre proche à passer à l'action et à faire le test : vidéos, GIFs, chansons, stickers...
- Le test est fait ? Un simple "J'ai fait mon test" et Mr Popo arrête ses relances !
Pour rappel, le test est simple, rapide et fiable. Disponible gratuitement en pharmacie ou sur Internet, il peut être réalisé chez soi, en toute tranquillité.