Sodas, yaourts, desserts industriels et même chewing-gums : l’aspartame est présent dans plus de 2.500 produits alimentaires vendus dans l’Union européenne. Cet édulcorant, faible en calories, est utilisé pour son pouvoir sucrant. Mardi 4 février, la Ligue contre le cancer, l’ONG Foodwatch et l’application Yuka ont mis en ligne une pétition européenne exigeant son interdiction.
Aspartame : un produit classé comme possible cancérigène par l’OMS
"Non seulement l’additif E951 n’a aucun effet prouvé sur la perte ou le maintien de son poids, mais en juillet 2023, l’agence internationale de recherche sur le cancer de l'Organisation Mondiale de la Santé a classé l’aspartame comme possible cancérigène en plus des risques cardiovasculaires ou de contacter un diabète de type 2, risques pointés du doigt depuis longtemps", est-il indiqué en préambule. "Malgré cette alerte, les politiques en France comme en Europe n’ont entrepris aucune action et on retrouve encore l’aspartame dans de nombreux produits que nous consommons au quotidien."
Sur France Inter, Julie Chapon, co-fondatrice et directrice de Yuka, estime qu’il s’agit de l’un des "additifs les plus problématiques encore autorisés sur le marché". Compte tenu du principe de précaution prévu par la réglementation européenne, les trois organismes considèrent qu’il est nécessaire de l’interdire. Sur la radio du service public, Julie Chapon a précisé qu’ils espèrent récolter un million de signatures au minimum.
Des risques de cancer du foie en lien avec la consommation d’aspartame
En juillet 2023, l’OMS a publié son évaluation sur l'aspartame, après avoir reçu les résultats de trois études de l’Agence internationale de la recherche sur le cancer (CIRC). "Des effets ‘dommageables’ comme des cancers du foie ont été identifiés chez l’être humain ou chez l’animal", précisait le communiqué. "Les évaluations de l’aspartame ont indiqué que, bien que la sécurité ne soit pas une préoccupation majeure aux doses couramment utilisées, des effets potentiels ont été décrits et doivent être étudiés par des études plus nombreuses et de meilleure qualité", avait déclaré le Docteur Francesco Branca, Directeur du département Nutrition, santé et développement de l’OMS. Il n’avait pourtant ni conseillé aux entreprises de retirer leurs produits, ni aux consommateurs d’arrêter de les consommer. "La science ne cesse de se développer pour évaluer les éventuels facteurs initiateurs ou facilitateurs du cancer, dans l’espoir de réduire ces chiffres et le nombre de victimes, avait rappelé le Dr Branca. Mais s’il faut choisir entre un cola avec de l’édulcorant et un cola avec du sucre, je pense qu’une troisième option devrait être envisagée : boire de l’eau."