L’endométriose, qui touche 10 à 15 % des femmes en âge de procréer, reste un enjeu de santé publique majeur. Lorsque les traitements médicaux ne suffisent plus ou qu’un projet de grossesse est envisagé, la chirurgie devient une option incontournable. "La balance bénéfice-risque doit toujours être évaluée avec soin", explique le Pr Hervé Fernandez, chef du service de gynécologie-obstétrique de l’Hôpital Bicêtre. Bien que la chirurgie permette de soulager les douleurs et d’augmenter les chances de grossesse de 30 à 40 %, elle comporte des risques de complications, nécessitant une prise en charge adaptée.
Une approche personnalisée et des techniques mini-invasives
Chaque patiente doit bénéficier d’un suivi sur mesure, notamment pour les formes sévères de la maladie. "Les cas complexes doivent être adressés à des centres spécialisés, où une prise en charge multidisciplinaire est privilégiée", précise le Pr Fernandez. Aujourd’hui, les chirurgiens favorisent les interventions mini-invasives, qui permettent de limiter les risques et d’améliorer la récupération post-opératoire.
Par ailleurs, les innovations technologiques apportent des perspectives nouvelles : "L’intelligence artificielle, la réalité augmentée et la chirurgie robot-assistée vont révolutionner notre approche", ajoute-t-il. Ces outils améliorent la précision des gestes chirurgicaux et réduisent les effets secondaires des interventions.
L’hystéroscopie, un tournant majeur
L’hystéroscopie opératoire est devenue une technique essentielle dans la prise en charge de l’infertilité, notamment en vue d’une Assistance Médicale à la Procréation (AMP). "Avoir une cavité utérine parfaite est fondamental pour optimiser les chances d’implantation embryonnaire", insiste le Pr Fernandez.
Les récentes avancées technologiques transforment cette spécialité. La miniaturisation des instruments, l’utilisation de morcellateurs et d’hystéroscopes plus performants facilitent les interventions. De plus, les nouvelles barrières anti-adhérentielles permettent de limiter le risque de synéchies et d’améliorer la récupération. "Notre objectif est une chirurgie sans complications, plus rapide et plus confortable pour les patientes", conclut-il.
L’hystéroscopie du futur s’oriente vers une approche toujours plus précise et personnalisée, où chaque geste compte pour préserver la fertilité des patientes à tout âge. "Il est essentiel de reconnaître cette technique comme un véritable acte chirurgical, et non comme un simple examen", affirme le Pr Fernandez. Une évolution indispensable pour mieux répondre aux attentes des patientes et optimiser leur prise en charge.
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