- La souche D1.1 du virus de l’influenza aviaire H5N1, qui sévit aux USA, vient d'être détectée pour la première fois chez des vaches laitières.
- Les autorités sanitaires ont pris des mesures pour réduire les risques de transmission dans les élevages ainsi qu'à l'Homme.
- Elles ont également établi une stratégie de préparation au risque pandémique.
La souche D1.1 du virus de l’influenza aviaire H5N1, source d’une forte épidémie parmi les oiseaux aux USA et en cause dans les cas humains observés, a été repérée pour la première fois chez des vaches laitières du Nevada. Cette découverte, annoncée le 6 février 2025, inquiète fortement la communauté scientifique. Ces derniers craignent une aggravation de la situation et un risque pandémique pour l'Homme.
C’est dans ce contexte sanitaire peu serein que le ministère chargé de la Santé et de l’Accès aux soins, le ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Santé publique France et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) ont décidé de renforcer leur coopération pour mieux prévenir et lutter contre les virus de la grippe aviaire.
Grippe aviaire : des mesures pour éviter les contaminations
Les autorités sanitaires reconnaissent, dans un communiqué conjoint, que la situation internationale concernant la circulation du virus influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) de sous-type H5N1 "est préoccupante, notamment aux États-Unis". Et si aucune transmission interhumaine dans le monde et qu’aucun cas humain en France n'ont été détectés pour le moment, les différents organismes de santé ont travaillé ensemble pour améliorer leur collaboration et la surveillance des virus. Objectif : intervenir rapidement en cas de contaminations humaines.
Les mesures prises pour lutter contre la circulation des virus de la grippe aviaire prévoient :
- La sensibilisation des professionnels exposés dans le cadre de leur activité (éleveurs, vétérinaires…) : en plus de voir leur attention attirée sur les méthodes de prévention et de protection des animaux, ils sont aussi sensibilisés à la vaccination contre la grippe saisonnière. Cela permet “d’empêcher qu’un virus de grippe d’origine animale se recombine à un virus de la grippe humaine et devienne plus pathogène pour l’être humain”.
- La prise en charge toute l’année des tests PCR de diagnostic de la grippe saisonnière pour les personnes les plus exposées et qui présenteraient des symptômes.
- Un dispositif pilote de surveillance active de la grippe aviaire (SAGA) a été mis en place : son objectif est de détecter plus précocement la maladie et de prendre les mesures de gestion adaptées.
- La vaccination obligatoire des canards : ce dispositif, lancé en octobre 2023, a déjà permis de réduire drastiquement le nombre de foyers. Une dizaine avait été détectée en élevage en France en 2023/24 contre environ 400 chaque année avant le vaccin.
- Une surveillance renforcée de l’état de santé des volailles domestiques et des oiseaux sauvages est assurée.
Virus H5N1 : des mesures préventives pour être prêts en cas d’épidémie
Le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Santé publique France et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) ont également établi une "stratégie de préparation au risque pandémique".
Elle repose en grande partie sur la vaccination. Des stocks de vaccins ont ainsi été constitués “pour les personnes qui auraient été en contact avec une personne ou un animal malade si un virus devenait transmissible à l’Homme”. De plus, d'autres doses ont été “pré-réservées” en “anticipation de l’émergence d’une pandémie grippale”.
Par ailleurs, la France a aussi fait des stocks de masques et d’antiviraux “efficaces pour les personnes malades symptomatiques”. "On est prêts à tester, tracer, isoler… Ça nous rappelle un autre épisode", a assuré Grégory Emery, le Directeur général de la santé lors d'une conférence de presse et repris par BFM.