- Des chercheurs ont découvert que des mitochondries dysfonctionnelles dans les cellules β pancréatiques déclenchent une réponse au stress, empêchant leur maturation et leur production d'insuline.
- Ce mécanisme, observé aussi dans les cellules du foie et adipeuses, pourrait expliquer le diabète de type 2.
- Bonne nouvelle : ces cellules ne meurent pas, ce qui a permis aux scientifiques de tester l'ISRIB, une molécule qui bloque cette réponse au stress. Après quatre semaines, les cellules β ont retrouvé leur fonction, ouvrant la voie à de nouveaux traitements.
Affectant des centaines de millions de personnes dans le monde, le diabète de type 2 est souvent associé à des problèmes de production et d'utilisation de l'insuline. Une équipe de chercheurs de l'Université du Michigan, aux Etats-Unis, vient de mettre en lumière un nouveau mécanisme liant les mitochondries – les centrales énergétiques des cellules – aux dysfonctionnements des cellules productrices d'insuline.
Le rôle des mitochondries dans la production d'insuline
Lorsque les mitochondries sont défectueuses, leur incapacité à produire suffisamment d'énergie peut perturber le fonctionnement des cellules, y compris les cellules β du pancréas responsables de la production d'insuline. Des recherches antérieures avaient déjà montré que ces cellules présentent des mitochondries anormales chez les patients diabétiques, mais sans expliquer pourquoi.
Dans cette nouvelle étude publiée dans la revue Science, les chercheurs ont identifié un processus clé. En endommageant trois composants essentiels des mitochondries chez des souris, ils ont observé que les cellules β activaient une réponse au stress, entraînant leur immaturité et leur incapacité à produire suffisamment d'insuline. Autrement dit, "les mitochondries envoient un signal au noyau cellulaire qui altère le destin des cellules", résument les scientifiques dans un communiqué. A noter qu’ils ont pu confirmer ces résultats sur des cellules pancréatiques humaines, renforçant ainsi la pertinence de leur découverte.
Vers un traitement pour restaurer la fonction des cellules ?
Le diabète est une maladie complexe qui touche plusieurs organes. L'équipe de recherche a donc étendu ses expériences aux cellules du foie et aux cellules adipeuses. Le même mécanisme de stress a été observé, confirmant que les mitochondries jouent un rôle central dans la maladie.
L'un des aspects les plus prometteurs de cette étude réside dans le fait que les cellules affectées ne meurent pas, mais deviennent dysfonctionnelles. Cette observation a conduit les chercheurs à tester une molécule, l'ISRIB, capable de bloquer la réponse au stress. Après quatre semaines de traitement, les cellules β ont retrouvé leur capacité à réguler la glycémie chez les souris.
Ces travaux ouvrent une nouvelle voie vers des traitements visant à restaurer la fonction cellulaire plutôt que de simplement pallier la perte des cellules productrices d'insuline. Si ces résultats sont confirmés chez l'humain, ils pourraient marquer une avancée majeure dans la lutte contre le diabète de type 2, concluent les auteurs.