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Peur : des scientifiques découvrent les mécanismes cérébraux pour la dépasser

En étudiant des rongeurs, une équipe de chercheurs a réussi à cartographier les mécanismes cérébraux permettant de surmonter la peur, ouvrant la voie à de potentiels traitements contre les phobies, les troubles anxieux ou encore le stress post-traumatique.

Peur : des scientifiques découvrent les mécanismes cérébraux pour la dépasser EyeEm Mobile GmbH/iStock




L'ESSENTIEL
  • Des scientifiques ont découvert les mécanismes cérébraux qui permettent de dépasser la peur.
  • Deux zones cérébrales sont impliquées dans l’apprentissage de la peur : le corps géniculé latéral ventral, qui stocke les souvenirs, et le cortex visuel.
  • À terme, cette découverte pourrait permettre de développer des traitements pour les personnes atteintes de phobies, de troubles anxieux ou encore de stress post-traumatique.

Nous avons tous peur de quelque chose, mais certaines phobies peuvent devenir très handicapantes si elles nous paralysent au quotidien. Pour en venir à bout, il faut parfois suivre de longues heures de thérapie... Mais la peur pourrait bientôt être plus rapide à "traiter". Des chercheurs du Sainsbury Wellcome Centre (SWC) de la London's Global University, en Angleterre, ont en effet mis en lumière les mécanismes cérébraux qui permettent à des modèles animaux de dépasser leurs peurs. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Science.

Des mécanismes cérébraux pour dépasser ses peurs

"Les humains [ont] des réactions instinctives [face à certaines] peurs, comme [les] bruits forts ou les objets qui s'approchent rapidement, expliquent les scientifiques dans un communiqué. Cependant, nous pouvons contourner ces réponses instinctives grâce à l'expérience, comme les enfants qui apprennent à apprécier les feux d'artifice plutôt que de craindre leurs détonations bruyantes. Nous voulions comprendre les mécanismes cérébraux derrière ces formes d'apprentissage."

Pour ce faire, les chercheurs ont travaillé sur des souris. Ils ont exposé les rongeurs à une ombre qui les surplombait, imitant celle d’un prédateur dangereux. Au début, les souris fuyaient mais, à force de répéter cette expérience, elles s’y sont habituées et restaient calmes quand l’ombre apparaissait. Elles ne cherchaient plus à se cacher. 

Deux zones du cerveau impliquées

Que s’est-il passé, au niveau cérébral, pour que les souris n’aient plus peur ? Pour répondre à cette question, les chercheurs ont installé des sondes en silicium dans le cerveau des rongeurs. Ainsi, ils ont pu découvrir le rôle central du corps géniculé latéral ventral. Cette zone cérébrale stocke les souvenirs et permet donc aux souris, à force de voir passer l'ombre sans qu'il y ait danger, de supprimer leurs réactions de peur. 

Les scientifiques ont aussi observé une deuxième région cérébrale très importante dans l’apprentissage des peurs : le cortex visuel. “Nous avons constaté que les animaux qui ne parvenaient pas à supprimer leurs réactions de peur avaient des zones du cortex visuel inactivées.”

Ces résultats remettent en question, selon les auteurs, les conceptions traditionnelles de l'apprentissage et de la mémoire. "Alors que le cortex cérébral a longtemps été considéré comme le centre principal du cerveau pour l'apprentissage, la mémoire et la flexibilité comportementale, nous avons découvert que c’est le corps géniculé latéral ventral - et non le cortex visuel - qui stocke en réalité ces souvenirs cruciaux." 

En plus de ceux cérébraux, les chercheurs ont aussi découvert les mécanismes cellulaires et moléculaires qui permettent l’apprentissage de la peur. En effet, certaines molécules sont libérées par les neurones dans le corps géniculé latéral ventral et aident à réguler l'émotion. Cette nouvelle cartographie du cerveau face à la peur pourrait, à terme, servir de base pour développer des traitements pour les personnes atteintes de phobies, de troubles anxieux ou encore de stress post-traumatique.

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