ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Dépression : un pigment dans les tomates favoriserait la connectivité des cellules cérébrales

Santé mentale

Dépression : un pigment dans les tomates favoriserait la connectivité des cellules cérébrales

Par Geneviève Andrianaly

Des chercheurs chinois ont révélé que le lycopène, un puissant antioxydant présent en abondance dans les tomates, pourrait avoir des propriétés antidépressives.

Platforma/iStock
Le lycopène est un extrait végétal naturel retrouvé dans les tomates, qui est connu pour ses puissants effets antioxydants et neuroprotecteurs.
Chez des souris présentant des comportements de type dépressif, ce pigment atténue leurs symptômes.
Dans le détail, le traitement au lycopène améliore la plasticité synaptique par le biais de la voie de signalisation BDNF-TrkB, qui contribue à réguler l'apprentissage, la mémoire et la communication entre les neurones.

Pigment rouge, le lycopène donne sa couleur vive aux fruits et légumes, comme la pastèque, le pamplemousse ou la papaye. Cependant, il est présent en plus grande quantité dans la tomate (Solanum lycopersicum), d'où il tire son nom. Ce composé, possédant des propriétés antioxydantes et neuroprotectrices, pourrait constituer un traitement prometteur contre la dépression. "Comparé aux antidépresseurs cliniques couramment utilisés, le lycopène offre une plus grande sécurité. Cependant, ses mécanismes sous-jacents restent peu clairs", ont indiqué des scientifiques de l'université médicale de Chongqing (Chine).

Chez les souris dépressives, des déficiences au niveau de l'hippocampe ont été observées

Ainsi, dans une récente étude, ces derniers ont exploré les mécanismes par lesquels le lycopène exerce ses effets antidépresseurs. Pour cela, ils ont utilisé un modèle de "stress chronique de défaite sociale (CSDS)" pour induire des comportements de type dépressif chez des souris. Ensuite, les rongeurs ont bénéficié de 20 mg de lycopène. "Sur la base des précédentes recherches, nous nous sommes concentrés sur la plasticité synaptique en examinant l'expression des protéines synaptiques dans l'hippocampe afin de découvrir les mécanismes potentiels", ont précisé les auteurs. Les résultats, publiés dans la revue Food Science & Nutrition, ont révélé que les comportements dépressifs induisaient des altérations de la plasticité synaptique dans l'hippocampe.

Dépression : le lycopène améliore la plasticité synaptique

Cependant, le traitement au lycopène a atténué ces déficiences et inversé les traits dépressifs des animaux. D’après l’équipe, il a stimulé l'expression du facteur neurotrophique dérivé du cerveau (BDNF), une protéine qui joue un rôle dans de nombreux aspects de la fonction cérébrale. Les expériences ont montré qu'une voie de signalisation impliquant le BDNF (appelée voie BDNF-TrkB contribuant à réguler l'apprentissage, la mémoire et la communication entre les neurones) est inhibée chez les souris souffrant de dépression et que le traitement au lycopène atténue cette inhibition.

Étant donné que l’étude "offre une voie efficace pour le développement de nouvelles thérapies antidépressives, nous prévoyons d'effectuer d'autres vérifications dans de futures recherches et d'inclure plusieurs régions du cerveau dans nos travaux", ont conclu les chercheurs.