- 70 % des personnes infectées par l’hépatite E n’ont pas de symptôme.
- Dans les autres cas, la maladie peut être aiguë ou chronique, voire extra-hépatique.
- La maladie se transmet principalement par des aliments contaminés dans les pays industrialisés.
C’est une maladie grave et souvent silencieuse. Dans un document paru le 29 janvier, l’Anses alerte sur l’hépatite E. 70 % des personnes contaminées par le virus ne développent pas de symptômes, mais la pathologie peut prendre des formes graves pour les individus les plus fragiles.
Qu’est-ce que l’hépatite E ?
Aussi appelée hépatite virale E ou HVE, la maladie est liée au virus VHE. Il peut être présent chez l’humain et chez l’animal. "Elle est fréquente dans les pays à faible niveau d’hygiène (cas sporadiques et épidémies), indique le ministère de la Santé. Dans les pays industrialisés, elle a été mise en évidence plus récemment (les deux premiers cas ont été rapportés en 1997)." En France, environ 3.000 cas symptomatiques ont été recensés depuis 2022. "La majorité de ces cas identifiés sont des cas autochtones, c’est-à-dire que les personnes ont contracté la maladie en France", souligne le ministère.
Les formes symptomatiques de la maladie déclenchent généralement des nausées, des vomissements, des douleurs abdominales et peuvent être suivies par une jaunisse. "Des formes graves d’hépatite virale E peuvent survenir chez les femmes enceintes, chez les personnes immunodéprimées ou des personnes présentant déjà des lésions du foie", alerte-t-il. Pour les personnes souffrant de déficience immunitaire, il y a un risque d’hépatite chronique, c’est-à-dire une inflammation persistante du foie. "Des manifestations extra-hépatiques ont été observées au cours des infections aiguës ou chroniques par le VHE dans environ 15 % des cas, complète l’Anses. Parmi elles, des atteintes neurologiques et rénales (glomérulopathies) sont décrites."
Hépatite E : un virus présent dans les eaux et aliments contaminés
Selon l’Anses, en France et dans les pays industrialisés, les contaminations sont liées à des produits contaminés, comme des viandes issues d’animaux porteurs du virus. Cela peut être de la viande de porc, de cerf ou de sanglier, insuffisamment cuites. "Ce sont essentiellement les produits à base de foie de porc cru, frais ou mi-sec, qui sont mis en cause (saucisses sèches et fraîches de foie, foie salé séché, pâtes à quenelles de foie, figatelli, etc.)", alerte l’organisme.
Mais il existe aussi un risque de contamination par contact avec ces animaux : les vétérinaires, les éleveurs, les chasseurs, les forestiers ou encore le personnel des abattoirs sont les plus à risque. Aucun vaccin ne permet de prévenir la maladie, le respect des règles d’hygiène et des recommandations de cuisson des aliments sont les manières les plus efficaces de s’en protéger.
Comment se protéger de l’hépatite E ?
Cela nécessite de se laver correctement les mains avant la préparation et la prise des repas, en particulier avant de préparer du porc cru, et après un passage aux toilettes. La cuisine et les ustensiles utilisés doivent être soigneusement nettoyés. En parallèle, l’Anses rappelle qu’il faut "cuire suffisamment les aliments : cuisson à cœur des aliments destinés à être consommés cuits (en particulier les produits à base de foie cru de suidés/cervidés". "Tous les aliments contenant du foie de porc cru (figatelli, saucisses de foie de porc crues, fraîches ou sèches, quenelles de foie) sont des aliments à risque et ne doivent pas être consommés crus", souligne l’agence.