- 60% des infections à pneumocoques concerneraient des patients de plus de 65 ans.
- La couverture vaccinale de cette tranche d'âge atteint à peine 5%.
- La HAS compte sur un nouveau vaccin à administration unique pour développer cette couverture vaccinale des plus âgés.
Un "fardeau clinique et épidémiologique". C'est ainsi que le Dr Emmanuelle Blanc, directrice médicale "vaccins" d'un grand laboratoire, qualifie l'incidence des infections à pneumocoques chez les personne de 65 ans et plus, des infections qui sont reparties à la hausse et ont été multipliées par 2 entre 2021 et 2022 après la fin de la crise sanitaire, notamment en raison de la fin des "gestes barrière". Si la Haute Autorité de Santé a recommandé dès 2023 d'élargir à cette population la recommandation vaccinale contre des infections, c'est à peine 5 % de cette tranche d'âge qui serait aujourd'hui couverte.
Un risque multiplié par trois à partir de 50 ans
Les infections à pneumocoques sont pourtant redoutables. Alors que les deux âges les plus fragiles sont les jeunes enfants et les personnes âgées, chez ces dernières le risque, essentiellement sous l'effet de l'immuno-sénescence, est multiplié par 3 à partir de 50 ans, par 5 à partir de 70 ans et par 12 à partir de 80 ans. "60 % des pneumonies à pneumocoques concernent les plus de 65 ans", précise la Dr Emmanuelle Blanc avec dans la moitié des cas une nécessité d'hospitalisation y compris pour des patients ne présentant aucune comorbidité.
Des infections qui peuvent provoquer otites, pneumonies ou méningites
Les infections à pneumocoques peuvent toucher plusieurs localisations de l'organisme : l'oreille moyenne en provoquant des otites, ce qui se constate le plus souvent chez les jeunes enfants, mais aussi chez tous les adultes, le sinus, les poumons et également les méninges dans les formes invasives. Les risques d'être victime d'une telle infection sont multipliés par 4 en présence d'une maladie chronique comme le diabète, une pathologie pulmonaire ou cardiaque, un alcoolisme ou chez des personnes immuno-déprimées du fait d'un cancer.
Un nouveau vaccin à administration unique
Mais c'est bien le risque qui existe pour tous les plus de 65 ans sans comorbidités qui a poussé la HAS à élargir la recommandation de vaccination à l'ensemble de cette tranche d'âge. Objectif : accroître la couverture vaccinale en partie limitée en raison d'un schéma vaccinal compliqué en s'appuyant sur un nouveau vaccin à administration unique qui permet de simplifier le calendrier vaccinal. Jusque-là les vaccins disponibles devaient être administrés avec un rappel tous les ans ou tous les 5 ans. Par ailleurs, ce produit peut être administré séparément ou conjointement avec un vaccin contre la grippe ou contre le Covid-19.
Selon plusieurs études menées dans différents pays d'Europe (Angleterre, Espagne et Italie), le nouveau vaccin à administration unique a démontré son efficacité dans des stratégies de vaccination des plus de 65 ans basées sur l'âge et non sur la présence de comorbidités.