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Gynécologie

Règles : une coupe menstruelle mal positionnée peut causer des problèmes rénaux

Après avoir mal placé ce petit récipient souple, qui s'insère dans le vagin afin de récupérer le sang, une trentenaire a développé une urétérohydronéphrose.

Règles : une coupe menstruelle mal positionnée peut causer des problèmes rénaux AnSyvanych/iStock




L'ESSENTIEL
  • En raison d’une coupe menstruelle mal positionnée, une jeune femme a souffert d'urétérohydronéphrose, c’est-à-dire que son rein droit était gonflé causé par le blocage de l'écoulement de l'urine dans la vessie.
  • Après avoir moins utilisé ce dispositif durant six mois, ses symptômes ont complètement disparu.
  • "Les femmes et les cliniciens doivent être mieux informés sur l'utilisation correcte et les complications potentielles des coupes menstruelles", selon les médecins danois.

Pendant les règles, les coupes menstruelles sont insérées dans le vagin pour recueillir le sang. Ces dispositifs, le plus souvent vidés toutes les 4 à 12 heures, peuvent être réutilisés jusqu'à 10 ans. Étant donné que ces petits récipients constituent une alternative durable aux protections hygiéniques à usage unique, ils sont de plus en plus utilisés. "Les connaissances sur les effets secondaires sont rares, mais celles signalées comprennent la douleur, les plaies vaginales, les réactions allergiques, les fuites, le délogement des dispositifs intra-utérins, l'incontinence urinaire, les infections, le syndrome de choc toxique et l'infection des voies urinaires supérieures. Cependant, certaines complications graves ont été dévoilées", selon des médecins de l’hôpital universitaire d'Aarhus (Danemark). En effet, dans une récente étude, publiée dans la revue BMJ Case Reports, le cas d’une jeune femme d’une trentaine d’années a été rapporté.

Une urétérohydronéphrose causée par une coupe menstruelle mal positionnée dans le vagin

Cette patiente s’est présentée à l’hôpital en raison de douleurs au flanc droit et au bassin depuis environ six mois. Ces dernières étaient légères, survenaient deux à cinq fois par semaine, duraient environ une heure et étaient souvent associées à une sensation d'envie pressante. Au cours de la même période, elle a noté plusieurs fois une hématurie macroscopique, soit la présence de sang dans les urines. Avant de procéder aux examens, les professionnels de santé lui ont posé des questions sur ses précédents problèmes de santé. "En dehors d'une sleeve gastrique et de l'ablation endoscopique d'un calcul urétéral de 9 mm près de l'ostium urétéral droit trois ans auparavant, elle n'avait pas d'antécédents chirurgicaux ou médicaux", peut-on lire dans le rapport. La trentenaire a aussi expliqué qu’en plus d’avoir un dispositif intra-utérin en cuivre, elle avait recours un ou deux jours par mois, pendant la période la plus abondante de ses règles, à une coupe menstruelle en silicone, de 46 mm de diamètre, qu'elle vidait toutes les deux ou trois heures sans qu'il n'y ait de fuites.

"Son taux de créatinine sérique était normal (44 µmol/L), son analyse d'urine montrait une hématurie et des signes de protéines, et la cystoscopie flexible ambulatoire était normale", ont précisé les praticiens. Quant au scanner, il n’a révélé aucun calcul urinaire ni aucune autre cause de présence de sang dans les urines. En revanche, l'urographie par tomodensitométrie a montré une urétérohydronéphrose. Plus précisément, son rein droit et son urètre (le tube qui évacue l’urine des reins) étaient gonflés. L’examen a également dévoilé la présence d'une coupe menstruelle placée juste à côté de l'ouverture de l'uretère dans la vessie (ostium urétéral). En clair, elle était mal positionnée dans le vagin.

Coupe menstruelle : "les femmes et les cliniciens doivent être mieux informés sur l'utilisation correcte"

À partir de cette découverte, la patiente a retiré la coupe et a vu une réduction, jusqu'à une disparition, des symptômes. Les médecins en ont conclu que la coupe menstruelle avait obstrué l'écoulement de l'urine de l'uretère droit. Ils lui ont donc demandé de ne pas utiliser ce dispositif lors de ses prochaines règles et de revenir pour un examen. Six mois plus tard, son état de santé était normal. La jeune femme avait confié s’être servie occasionnellement de ce petit récipient pendant trois à quatre heures d’affilée lors de sorties à la piscine. Par craintes d’éventuelles complications, elle ne l’a pas utilisée plus.

"À notre connaissance, seuls quelques cas similaires ont été rapportés auparavant. (…) Les femmes et les cliniciens doivent être mieux informés sur l'utilisation correcte et les complications potentielles des coupes menstruelles. (…) Lorsque la partie terminale des uretères passe dans la vessie, elle se trouve à proximité du vagin, ce qui peut affecter le drainage urinaire de l'uretère. Un positionnement correct, ainsi que le choix de la forme et de la taille de la coupe, sont importants pour prévenir les effets négatifs sur les voies urinaires supérieures", ont écrit les auteurs.

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