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Particules fines

Pollution de l’air : même une heure d’exposition nuit aux fonctions cérébrales

Même une brève exposition aux particules fines peut avoir des effets négatifs immédiats sur nos performances cognitives, comme la capacité de concentration ou de reconnaissance des émotions chez autrui.

Pollution de l’air : même une heure d’exposition nuit aux fonctions cérébrales pcess609 / istock




L'ESSENTIEL
  • Une étude britannique révèle que même une brève exposition aux particules fines (PM2.5) altère nos capacités cognitives. Après seulement 60 minutes, les participants ont montré une baisse de l'attention et de la reconnaissance des émotions.
  • "Une mauvaise qualité de l’air compromet le développement intellectuel et la productivité, avec des implications économiques et sociétales importantes", alertent les chercheurs, qui appellent à des mesures urgentes pour limiter leur impact sur la santé publique.
  • Issues des véhicules, des chantiers et des activités domestiques, ces particules sont suffisamment petites pour pénétrer profondément dans les poumons, atteindre la circulation sanguine et affecter le cerveau. Elles ont déjà été associées à un risque accru de maladies neurologiques.

L’exposition à la pollution de l'air ne se contente pas d'affecter nos poumons : elle altère aussi nos fonctions cognitives, et il ne suffirait que d’une heure pour en pâtir. C’est la conclusion d’une nouvelle étude de l’Université de Birmingham au Royaume-Uni, publiée dans la revue Nature Communications : même une brève exposition aux particules fines PM2,5 (moins de 2,5 micromètres de diamètre) est susceptible de diminuer notre capacité à nous concentrer sur des tâches et à identifier précisément les émotions des autres.

Particules fines : un impact cognitif immédiat

Pour parvenir à ce constat, les chercheurs ont exposé 26 participants âgés de 19 à 67 ans à de l'air pollué – en l’occurrence par des bougies brûlées – pendant 60 minutes. Les différents tests effectués avant et quatre heures après l'exposition ont montré une réduction des performances dans deux domaines clés de la fonction cérébrale : l'attention sélective (la capacité à se focus sur les informations pertinentes tout en ignorant les distractions) et la reconnaissance des expressions faciales (la capacité à lire les émotions sur les visages des autres).

"Notre étude fournit des preuves convaincantes que même une exposition à court terme aux particules fines peut avoir des effets négatifs immédiats sur les fonctions cognitives essentielles aux activités quotidiennes, comme faire des courses au supermarché", résument les scientifiques dans un communiqué. D’après eux, c’est "l’inflammation causée par cette pollution [qui] pourrait être responsable de ces déficits cognitifs". A noter que les troubles neurologiques apparaissaient indépendamment du fait que les participants respiraient par le nez ou la bouche.

L’urgence de limiter l’exposition à la pollution de l’air

Les particules fines PM2.5, provenant des émissions de véhicules, des chantiers ou même de la cuisine, sont suffisamment petites pour pénétrer profondément dans les poumons, atteindre la circulation sanguine et affecter le cerveau. Contrairement aux recherches antérieures qui se concentraient sur les effets à long terme, cette étude met en lumière les conséquences immédiates de l’exposition à la pollution de l’air sur le cerveau. "Respirer un air vicié, ne serait-ce que pendant soixante minutes, peut avoir un impact sur les performances cognitives durant les heures qui suivent."

Les chercheurs alertent également sur les conséquences de la pollution atmosphérique sur les travailleurs et la société en général : "Une mauvaise qualité de l'air compromet le développement intellectuel et la productivité, avec des implications économiques et sociétales importantes." Des actions urgentes sont donc nécessaires pour limiter l'exposition aux particules fines et protéger la santé publique.

Au cours de l’étude, pendant les séances d'exposition à la pollution, les concentrations de PM2.5 ont atteint 28,54 microgrammes par mètre cube. Pour rappel, l'Organisation mondiale de la Santé recommande que l'exposition quotidienne ne dépasse pas 15 microgrammes par mètre cube, avec des limites annuelles inférieures à 5 microgrammes par mètre cube.

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