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Pneumologues et cardiologues

Cigarette électronique : les médecins encouragent les vapoteurs

Par Afsané Sabouhi

Faute de recul sur ses effets secondaires, le corps médical ne peut recommander la cigarette électronique. Mais en pratique, de plus en plus de médecins soutiennent les candidats au vapotage.

JAUBERT/SIPA

« Pour recommander la cigarette électronique à des patients fumeurs, il faudrait que des études me permettent de dire que c’est un moyen efficace de sevrage tabagique. Pour le moment, ce n’est pas le cas », a affirmé aujourd’hui le Pr Bertrand Dautzenberg, pneumologue au CHU de la Pitié Salpêtrière à Paris. Il intervenait lors des Journées européennes de la Société française de cardiologie, qui se tiennent jusqu’à samedi à Paris. Face à l’engouement des Français pour le vapotage, les médecins s’interrogent sur l’attitude à adopter.

 

Ne pas conseiller mais ne pas décourager non plus

Les données scientifiques sont pour le moment trop lacunaires et manquent de recul pour que les instances médicales prennent position en faveur de la cigarette électronique. « Si le patient est dans une demande d’aide au sevrage, il faut rester dans la démarche classique et proposer des substituts nicotiniques ou un traitement. Mais s’il fait part d’une envie d’essayer la cigarette électronique et qu’il vous demande votre avis, il ne faut pas le décourager, bien au contraire », a conseillé à ses confrères le Pr Daniel Thomas, cardiologue au CHU de La Pitié Salpêtrière à Paris. « Entre jouer avec un canif et une kalachnikov, en tant que médecin, j’essaye de conseiller de choisir plutôt le canif », a résumé Bertrand Dautzenberg, interrogé sur les effets secondaires du vapotage.

 

Même discours chez les pneumologues. La Société de pneumologie de langue française qui doit tenir son congrès annuel à la fin du mois à Marseille a également prévu de consacrer une session spéciale à la cigarette électronique. « Tous les moyens sont bons pour arrêter de fumer, » soulignent les pneumologues, qui préconisent tout de même plutôt des cigarettes électroniques sans parfum. La Haute autorité de santé doit, quant à elle, présenter mardi de nouvelles recommandations sur l'arrêt du tabac.

 

Au cours des trois premiers trimestres 2013, les ventes de tabac ont reculé de 7% en France et celles des patchs nicotiniques de 18% par rapport à la même période en 2012. En parallèle, les utilisateurs réguliers de cigarettes électroniques sont estimés aujourd’hui à environ 1,5 million.