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Virus

Et si analyser les eaux usées des avions permettait d’éviter la prochaine pandémie ?

Surveiller les eaux usées provenant des vols internationaux à la recherche d'agents pathogènes pourrait aider à anticiper d'éventuels risques de pandémie jusqu'à deux mois plus tôt, selon une nouvelle étude.

Et si analyser les eaux usées des avions permettait d’éviter la prochaine pandémie ? Heychli/istock




L'ESSENTIEL
  • Analyser les eaux usées des vols internationaux permettrait de repérer les risques d'épidémie jusqu'à deux mois plus tôt.
  • Des chercheurs ont calculé que pour être efficace le dispositif devrait s'appuyer sur 10 à 20 aéroports sentinelles.
  • Il autoriserait les autorités sanitaires à pouvoir prendre des mesures pour limiter la diffusion des agents pathogènes dangereux.

Pendant un très long vol, pour passer le temps, les passagers endormis, regardent un film, mangent, lisent, écoutent de la musique… et se lèvent bien une ou deux fois pour aller aux toilettes. Et c'est cet élément très naturel qui intéresse les chercheurs de la Northeastern University.

Ils ont démontré dans un article publié dans la revue Nature Medicine le 12 février 2025 que l'analyse des eaux usées des vols internationaux pourrait aider à anticiper les épidémies.

Eaux usées des avions : les risques épidémiques repérés jusqu'à 2 mois plus tôt

Le dispositif imaginé par les chercheurs pour détecter un risque de pandémie reposerait sur "10 à 20 aéroports sentinelles" placés "stratégiquement" dans les hubs importants comme New York, Londres et Dubaï. Des analyses des eaux usées des vols internationaux y seront réalisées pour repérer des traces génétiques de bactéries ou de virus comme la Covid-19 ou le H5N1. "Tester 20 à 30 % des avions arrivant dans ces aéroports donneraient de très bons résultats" , assure Alessandro Vespignani, co-auteur de l'étude dans un communiqué . "Ce serait formidable de le faire pour tous les avions de tous les aéroports, mais nous n'avons évidemment pas les ressources pour cela."

En s'appuyant sur les données recueillies lors de l'émergence du variant Alpha (B.1.1.7) à l'automne 2020, l'équipe a déterminé que si leur « réseau sentinelle » avait été en place pendant la pandémie de la Covid-19, le virus aurait été identifié jusqu'à deux mois plus tôt au Royaume-Uni. De plus, cela permet de repérer les patients asymptomatiques ainsi que ceux qui se sont remis d'une infection, mais qui continuent à excréter un virus.

"L'objectif est de mettre en place un système de surveillance qui nous informe de l'introduction potentielle d'agents pathogènes à un stade très précoce d'une épidémie dans le reste du monde ", explique Alessandro Vespignani, directeur du Network Science Institute de Northeastern et professeur distingué de la famille Sternberg, l'un des co-auteurs de l'étude.

Pandémie : un réseau sentinelle d'aéroports pour agir plus vite ?

Pour des raisons légales et aussi logistiques (certaines eaux usées étant placées dans de nombreux aéroports dans des réservoirs centralisés), il serait compliqué d'analyser les eaux d'un vol précis et unique, précise l'étude. Toutefois, les agents de surveillance pourraient déterminer l'origine de la bactérie ou du virus en utilisant un système de triangulation.

"Après cinq à dix détections, nous pouvons connaître l'origine du virus, la transmissibilité du virus et le moment du début de l'épidémie" , assure le Dr Vespignani. "Nous pouvons voir si nous observons un signal à New York. Si nous avons une alerte à Los Angeles. Il y a de nombreuses mesures que vous pouvez prendre si vous avez une connaissance de la situation."

Les chercheurs notent que plusieurs aéroports dans le monde et certains pays travaillent sur des tests et le développement de systèmes de surveillance des eaux usées. Par exemple, Hong Kong, le Canada et le Royaume-Uni. Pour eux, une surveillance des eaux usées des avions via un réseau sentinelle international et structuré aiderait les autorités "à savoir s'il faut procéder à des interventions telles que la fermeture des frontières, ou s'il est trop tard ou si cela causerait trop de dommages économiques".

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