En France, le dépistage de l’ostéoporose est préconisé chez tous les patients qui ont eu une fracture, sans traumatisme important, ou ceux qui ont une perte de taille de quelques centimètres. Néanmoins, selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), “le dépistage conduit dans ces contextes reste insuffisant”.
L’ostéodensitométrie, un examen pour dépister l’ostéoporose
L'ostéodensitométrie est un examen de radiologie, d’une quinzaine de minutes, qui permet de mesurer la densité minérale osseuse et de poser le diagnostic d’ostéoporose. Il est généralement réalisé sur deux parties du corps : le rachis et le col du fémur.
“Quand on a [eu] une fracture, quand on a des facteurs de risque, il faut insister auprès de son médecin pour [faire cet] examen, insiste Le Pr Karine Briot, rhumatologue à l’hôpital Cochin, à Paris, lors d’une interview à Fréquence médicale. Il y a des indications pour lesquelles cet examen est remboursé (...) : dès qu’il y a une fracture de faible traumatisme, c’est-à-dire équivalente à une chute de sa hauteur. Dans des conditions de maladies ou de facteurs de risque chez l’homme et chez la femme.”
Généralement, l'ostéodensitométrie est prescrite par un professionnel de santé (médecin généraliste ou spécialiste) quand il suspecte une ostéoporose. Si l’ostéoporose est diagnostiquée, le suivi sera décidé par le praticien, en fonction de la raison de la perte osseuse.
Faire une ostéodensitométrie à partir de 65 ans
Cet examen permet d’avoir une valeur de référence, qu’il faut donc refaire pour analyser l’évolution. “Le suivi est recommandé tous les deux à trois ans, indique Le Pr Karine Briot. Si c'est une maladie inflammatoire par exemple (...), le délai peut être raccourci à 18 ou 24 mois. Mais on ne fait jamais d’ostéodensitométrie tous les 6 mois.”
Néanmoins, le médecin ne se base pas sur ce seul résultat pour décider du traitement. Certaines fractures, comme celles du col du fémur ou des vertèbres, ont un risque important de récidive. “L'ostéodensitométrie (...) est utile pour décider du type de médicaments, de la durée du médicament, explique Le Pr Karine Briot. Mais, [pour ces fractures] le médecin va décider d'introduire le médicament quel que soit le résultat [de l'ostéodensitométrie]”.
En France, le nombre de personnes atteintes d’ostéoporose était estimé à près de 4 millions en 2019, soit 5,5 % de la population totale, selon l’Inserm, mais les femmes sont plus concernées que les hommes. “À la ménopause, c'est probablement un peu jeune pour recommander une ostéodensitométrie à toutes les femmes ménopausées sans facteur de risque, souligne Le Pr Karine Briot. Je conseille [cet examen] à partir de 65 ans.”