- Détecté tôt, le cancer colorectal qui est le deuxième cancer le plus fréquent en France, se guérit dans 90 % des cas.
- Aujourd’hui, seulement 34,5 % des Français participent au dépistage, car les autres ont peur du résultat, sont réticents à l’idée de vieillir ou encore sont gênés par ce prélèvement.
- L’encouragement des proches, incitant 11% des Français à faire le test, est restreint par l’idée que le dépistage qui passe par l'analyse des selles reste pour cette raison encore tabou.
Fréquent aussi bien chez l’homme que chez la femme, le cancer colorectal touche 47.000 nouvelles personnes chaque année, ce qui en fait le deuxième cancer plus courant tous sexes confondus en France. Dans 9 cas sur 10, cette maladie peut être guérie si elle est détectée précocement. Problème : actuellement, seulement 34,2 % des personnes éligibles (50 à 74 ans) participent au dépistage organisé, qui est réalisé depuis 2015 et repose sur un test immunologique, plus simple et plus sensible, de recherche de saignement occulte dans les selles. Ce chiffre est "encore très éloigné de l’objectif national de 65 %. Si cet objectif était atteint, ce seraient 6.600 décès qui pourraient être évités chaque année", signale la Fondation ARC.
"Parler de ses selles demeure un sujet tabou pour 54 % des Français de 45 ans et plus"
Afin de comprendre pourquoi le taux de participation au dépistage organisé est si bas, elle a, en plus de lancer une campagne de sensibilisation au sujet dépistage du cancer colorectal animée par un BOT surnommé Mr Popo, mené une étude avec le cabinet Verian. Cette dernière s’est intéressée au rapport des adultes de 45 ans et plus au dépistage du cancer colorectal : "sont-ils suffisamment informés ? En parlent-ils librement avec leur médecin ou leurs proches ? Quelles sont les raisons qui les freinent ?" D’après les résultats, les participants se sentent plutôt bien informés sur le dépistage du cancer colorectal et sont convaincus de son importance (90 %) et de sa fiabilité (84 %).
Cependant, la peur du résultat empêche 57 % des Français à se faire dépister. La réticence à l’idée de vieillir est également souvent revenue comme un obstacle majeur. L’autre raison soulignée par la Fondation ARC est la gêne liée au dépistage dont 40 % des volontaires ont fait part. Pour 42 % des personnes, cet examen, provoquant un sentiment de malaise, est dégoûtant. "Parler de ses selles demeure un sujet tabou pour 54 % des Français de 45 ans et plus, et la situation est encore plus préoccupante chez les 45-54 ans (61 %)", peut-on lire dans les recherches.
Cancer colorectal : l’encouragement des proches, un "levier essentiel" à la participation du dépistage
Si ce tabou freine les initiatives personnelles, il limite également la parole collective. Pour preuve : 45 % des Français déclarent être embarrassés à l’idée d’aborder ce sujet avec leurs amis. Le dépistage demeure un sujet encore trop limité à la sphère médicale et intime. Il est majoritairement encouragé par les médecins (56 %) ou des symptômes (46 %). "Cette retenue prive le dépistage d’un levier essentiel : l’encouragement des proches, qui n’incite que 11 % des Français à faire le test. Leur parole est pourtant primordiale car très souvent plus écoutée que la parole individuelle sur les questions de santé."