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Poliomyélite

Virus de la polio détectés dans les eaux usées en Europe : quels sont les risques ?

Des virus de la poliomyélite ont été détectés dans les eaux usées de plusieurs pays européens dont l’Espagne, l’Allemagne et le Royaume-Uni, rappelant que cette maladie très contagieuse n’est pas totalement éradiquée.

Virus de la polio détectés dans les eaux usées en Europe : quels sont les risques ? jarun011/istock




L'ESSENTIEL
  • Le virus de la poliomyélite a été détecté dans les eaux usées en Europe, notamment en Pologne, Espagne, Allemagne, Finlande et Royaume-Uni.
  • Ces poliovirus sont génétiquement liés à une souche ayant émergé au Nigéria il y a plusieurs années.
  • Il n’existe pas de traitement contre la poliomyélite. Les principales mesures pour s'en protéger reposent sur l’hygiène et la vaccination.

La poliomyélite, plus connue sous son surnom “polio”, est une maladie hautement infectieuse qui a quasiment été éradiquée. Mais, la menace n’est pas totalement éteinte comme le rappelle la découverte du virus responsable de la pathologie dans les eaux usées en Europe ces derniers mois.

Ces détections de poliovirus de type 2 (VDPV2) soulèvent d'ailleurs de vives inquiétudes parmi les scientifiques et les autorités sanitaires, notamment celle d’un risque de réintroduction et de circulation du virus sur le territoire européen.

Poliomyélite dans les eaux usées : quelle est la situation en Europe ?

Les poliovirus dérivés de souches vaccinales de type 2 (VDPV2) ont été détectés dans des échantillons d’eaux usées collectés dans différentes villes d’Europe : Barcelone (Espagne), Varsovie et Rzeszów (Pologne), Tampere (Finlande) ainsi que plusieurs villes d’Allemagne et du Royaume-Uni. Les analyses ont révélé que ces virus "sont génétiquement liés à une souche ayant émergé au Nigeria, il y a plusieurs années" et qui a principalement circulé dans les pays de l'Afrique du Nord et de l'Ouest.

À ce jour, aucun cas de poliomyélite n’a été identifié dans les pays concernés. "Selon les autorités internationales et européennes, l’hypothèse la plus probable de ces détections est celle d’introductions répétées des poliovirus à partir de régions où ce cVDPV2 circule actuellement”, explique Santé Publique France dans son communiqué.

L'OMS appelle les Européens à la vigilance

Face aux traces de cette pathologie très contagieuse et pouvant conduire à des paralysies, l’OMS appelle les pays européens à rester vigilants. "La Région est exempte de poliomyélite endémique depuis 2002. Or, si des poliovirus se propagent quelque part dans le monde, ils risquent aussi d’être importés. Ces importations peuvent être à l’origine de flambées épidémiques si le virus parvient à infecter des personnes non vaccinées, comme ce fut le cas au Tadjikistan et en Ukraine en 2021, ainsi qu’en Israël et au Royaume-Uni en 2022", a prévenu l’organisation mondiale dans un communiqué publié en novembre dernier.

En France, le risque de poliovirus est actuellement estimé “faible”, notamment grâce à une couverture vaccinale à 3 doses déjà très élevée (96 % chez les nourrissons de 24 mois nés en 2020). Néanmoins, la mise en évidence de VDPV de type 3 en Guyane en 2024 a rappelé que le risque n’était pas nul, “particulièrement dans des zones ou au sein de certains groupes de populations ayant un moindre recours au système de santé et accès la vaccination (migrants, populations défavorisées socialement, populations immigrées, etc…) au sein desquelles les couvertures vaccinales sont plus faibles”, précise l’organisme.

Poliomyélite : comment se protéger ?

Le virus de la poliomyélite se transmet principalement par voie oro-fécale. C’est-à-dire par l’intermédiaire d’eau souillée et d’aliments contaminés par les selles de personnes infectées. Cette maladie très contagieuse touche le système nerveux. Si la majorité des patients sont asymptomatiques, les cas les plus graves peuvent présenter des paralysies irréversibles, voire mortelles. "Sans mesure palliative, entre 5 et 10 % des patients paralysés meurent par asphyxie du fait de la paralysie des muscles assurant la ventilation", indique l'institut Pasteur.

Ces pronostics sont d'autant plus alarmants qu'il n’y a aucun traitement curatif contre la polio. Les mesures d’hygiène (traitement des eaux efficaces, laver les légumes…) et la vaccination restent les seuls moyens de s'en protéger. Pour réduire les risques de circulation du virus, le taux de schéma vaccinal complet (3 doses) doit atteindre 90 % de la population. Ce qui conduit Robb Butler, directeur de la Division des maladies transmissibles, de l’environnement et de la santé à l’OMS/Europe à confier : "La vaccination de tous les enfants vulnérables est essentielle pour éviter que le virus n’entraîne une paralysie à vie ou une issue fatale."

Les autorités sanitaires françaises assurent maintenir leur "vigilance" face à la "situation inhabituelle" observée en Europe.

Pour mémoire, la vaccination des nourrissons contre la poliomyélite est obligatoire en France. Des rappels au cours de la vie sont recommandés (et obligatoires dans certains milieux professionnels).

Le calendrier pour la vaccination contre la poliomyélite est le suivant :

Nourrissons et enfants (jusqu’à 13 ans) :

  • Primovaccination à l’âge de 2 mois, 4 mois et 11 mois (3 doses).
  • Rappels à 6 ans et entre 11 et 13 ans (1 dose).

Adultes (20 à 65 ans) :

  • Rappel à 25 ans : 1 dose.
  • Rappel à 45 ans : 1 dose.

Seniors (à partir de 65 ans) :

  • Rappel à 65 ans : 1 dose, puis un rappel tous les dix ans.
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