- La Haute autorité de santé vient de publier ses nouvelles recommandations sur la maladie de Lyme.
- Cette mise à jour vise à harmoniser les pratiques cliniques, à aider les professionnels de santé dans leurs démarches diagnostique et thérapeutique, mais aussi à éviter une errance médicale aux patients.
- Si les symptômes persistent après le traitement antibiotique, le patient souffre d'un syndrome post-borréliose de Lyme traitée.
La borréliose de Lyme, aussi appelée maladie de Lyme, est une infection due à une bactérie transmise par une morsure de tique (genre Ixodes). Près de 47.000 cas ont été diagnostiqués en France en 2021, mais ce nombre pourrait bien être plus grand puisque les patients connaissent une errance médicale importante avant que l'on puisse mettre un nom sur leurs troubles.
La Haute autorité de santé (HAS) a publié le 18 février 2025 de nouvelles recommandations pour améliorer le diagnostic de la maladie de Lyme ainsi que la prise en charge des malades dont les symptômes persistent.
Maladie de Lyme persistante : "une pathologie reconnue et à approfondir"
Les recommandations de 2018 de la HAS ont été mises à jour en ce début 2025 afin d’éviter "l’errance médicale de tout patient atteint ou susceptible d’être atteint de ces pathologies". Dans cet objectif, la HAS rappelle au monde médical que la persistance à long terme de symptômes lors d’une maladie de Lyme par antibiothérapie est "une pathologie reconnue et à approfondir". Par ailleurs, face à des symptômes nombreux et surtout variables d’un patient à l'autre, elle demande qu’une "prise en charge personnalisée, globale et pluridisciplinaire" soit proposée aux malades souffrant de ce trouble.
Estimant qu’il est "nécessaire d’améliorer la compréhension et l’acceptation par le corps médical et le grand public de la notion de syndrome post-infectieux en tant que pathologie en elle-même", la HAS détaille également les symptômes qui permettent de répéter cette pathologie baptisée syndrome post-borréliose de Lyme traitée (ou PTLDS : post-treatment Lyme disease syndrome en anglais).
Les patients peuvent présenter :
- une fatigue inhabituelle et invalidante ;
- des douleurs musculosquelettiques ;
- des troubles cognitifs (mémoire, concentration) persistants pendant plus de six mois après la fin du traitement.
"Ces symptômes prolongés affectent le quotidien et la qualité de vie des patients et touchent en Europe entre 6 et 20 % des patients traités pour une borréliose de Lyme", précise la HAS.
PTLDS : quelle prise en charge pour le patient ?
Dans la mise à jour de ses recommandations, la Haute autorité de santé détaille la prise en charge désormais conseillée en cas de suspicion de PTLDS. Le patient doit être adressé “de préférence” à un Centre de compétence des maladies vectorielles liées aux tiques (CC-MVT) ou à un Centre de référence des maladies vectorielles liées aux tiques (CR-MVT). "Une fois le diagnostic établi, la prise en charge pourra être poursuivie par ces centres en lien avec le médecin traitant. Un accompagnement psychologique ou encore une réadaptation physique pourront être aussi proposés", écrit l'organisation.
La HAS a également précisé la conduite à tenir à l’apparition des premiers symptômes de la maladie de Lyme. Le plus souvent, il s’agit d’un érythème migrant survenant dans les 30 jours suivant la morsure d’une tique infectée. Le diagnostic repose principalement sur une évaluation clinique. Toutefois, des tests diagnostiques sont aussi disponibles, comme le test sérologique de Lyme. Lorsque l’infection est confirmée, un traitement antibiotique adapté est systématiquement recommandé.
Les experts profitent de leur publication pour demander la tenue de travaux scientifiques pour mieux comprendre les mécanismes du trouble ou encore améliorer les stratégies diagnostiques et thérapeutiques. "L’objectif étant de mieux connaître la maladie afin de pouvoir proposer des traitements adaptés et mettre en évidence des facteurs de risques biologiques, psychologiques et sociaux", concluent-ils.