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Déclin cognitif : faut-il revoir le niveau de carence en vitamine B12 ?

Être dans la fourchette basse des recommandations en vitamine B12 expose à un risque accru de déficience cognitive, surtout chez les seniors, selon une nouvelle étude.

Déclin cognitif : faut-il revoir le niveau de carence en vitamine B12 ? Hammad Khan/istock




L'ESSENTIEL
  • Des niveaux "sains" de vitamine B12 ne suffisent pas à prévenir le déclin neurologique, selon une nouvelle étude.
  • Les chercheurs appellent à redéfinir les taux de carence en vitamine B12.
  • La vitamine B12 joue un rôle dans la synthèse de l’ADN ou encore le fonctionnement du système nerveux. On la trouve notamment dans les abats, le poisson, les fruits de mer et les œufs.

La vitamine B12 (ou cobalamine) joue un rôle essentiel dans la synthèse de l’ADN et des acides gras ainsi que dans le fonctionnement du système nerveux. Pour rester en bonne santé, les professionnels de santé recommandent d’avoir un taux d’au moins 148 pmol/l. Toutefois, une nouvelle étude de l’université de Californie à San Francisco révèle qu’être dans la fourchette basse de la “plage normale” de vitamine B12 n’est pas suffisant pour protéger le cerveau du déclin, notamment si vous êtes âgé.

Les résultats ont été détaillés dans la revue Annals of Neurology le 10 février 2025.

Vitamine B12 : des niveaux "sains" mais bas liés au déclin cognitif

Pour vérifier le rôle de la vitamine B12 dans la prévention des déficiences cognitives, les chercheurs ont recruté 231 participants en bonne santé sans démence ni déficience cognitive légère, dont l'âge moyen était de 71 ans. Les analyses sanguines ont indiqué que le taux moyen de vitamine B12 dans le sang était en moyenne de 414,8 pmol/L, soit bien au-dessus du minimum recommandé de 148 pmol/L. Les volontaires ont également passé des tests cognitifs pendant l'expérience.

Les analyses des données recueillies ont révélé que les personnes ayant un taux de vitamine B12 actif plus faible ont montré une vitesse de traitement plus lente par rapport à celles ayant des concentrations plus élevées de cobalamine. Elles affichaient aussi des retards importants dans la réponse aux stimuli visuels. Ce qui indique des vitesses de traitement visuel et une conductivité cérébrale générale plus lentes que les autres. Plus les participants étaient âgés, plus l'effet d'un taux faible sur les fonctions cognitives était marqué.

Des niveaux “sains” mais faibles de vitamine B12 étaient aussi associés à un volume plus élevé de lésions dans la substance blanche, un signe de déclin cognitif ou de démence.

Carence en vitamine B12 : il faudrait redéfinir les taux

Face à leurs résultats, les chercheurs suggèrent de revoir les recommandations de vitamines B12. "Les études précédentes qui définissaient des quantités saines de vitamine B12 ont peut-être omis de prendre en compte des manifestations fonctionnelles subtiles de niveaux élevés ou faibles qui peuvent affecter les personnes sans provoquer de symptômes manifestes", avance le Dr Ari J. Green, auteur principal de l’étude, dans un communiqué. "Revoir la définition de la carence en vitamine B12 pour y intégrer des biomarqueurs fonctionnels pourrait conduire à une intervention plus précoce et à la prévention du déclin cognitif."

Sa collègue Alexandra Beaudry-Richard ajoute de son côté : "En plus de redéfinir la carence en vitamine B12, les médecins devraient envisager une supplémentation chez les patients âgés présentant des symptômes neurologiques, même si leurs taux sont dans les limites normales."

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