- Le chikungunya progresse à La Réunion avec 362 nouveaux cas signalés en une semaine. L’été austral et les pluies récentes favorisent la propagation du virus, rendant une dissémination sur toute l’île probable.
- En métropole, le moustique tigre est implanté dans 78 départements, augmentant le risque d’épidémies de chikungunya, mais aussi de dengue et de Zika.
- Un vaccin, "Ixchiq", est disponible en France depuis novembre 2024. La prévention reste essentielle : élimination des eaux stagnantes et protection contre les piqûres.
Le virus du chikungunya poursuit sa progression sur l’île de La Réunion, avec une hausse significative des cas signalés. Selon le dernier bilan de Santé publique France, relayé par La Réunion la 1ère, 362 nouvelles infections ont été recensées entre le 3 et le 9 février 2025. Si "l’impact sanitaire reste relativement faible", avec "huit passages aux urgences et sept hospitalisations", la propagation du virus continue de susciter des inquiétudes.
Les communes du Tampon et de L’Étang-Salé sont les plus touchées, avec respectivement 228 et 169 cas enregistrés depuis janvier. "La présence du virus est beaucoup plus marquée au Tampon, avec une augmentation de plus de 80 % des cas", rapporte Santé publique France. D’autres zones comme Saint-Denis, Saint-Paul ou encore Saint-Joseph sont également concernées. L’été austral, accompagné des récentes pluies, favorise la propagation des arboviroses, incluant la dengue et le chikungunya. L’agence sanitaire estime même que "la dissémination à la totalité de l’île semble vraisemblable pour les prochaines semaines".
Une menace mondiale
Si la France métropolitaine n’est pas encore touchée par une épidémie de chikungunya, la progression mondiale du virus alimente les craintes. Depuis son identification en Tanzanie en 1952, la maladie a été signalée dans plus de 60 pays. Entre janvier et juillet 2023, environ 300.000 personnes ont été infectées dans le monde, entraînant plus de 300 décès, majoritairement au Brésil et au Paraguay.
En métropole, la situation évolue également. Le moustique tigre, principal vecteur du chikungunya, est désormais implanté dans 78 départements. En 2023, 80 % du territoire métropolitain était concerné par sa présence, augmentant le risque de transmission locale. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) estime même que la probabilité d’épidémies de chikungunya, mais aussi de dengue et de Zika est "assez élevée" dans les années à venir.
Un vaccin désormais disponible
Pour lutter contre cette menace croissante, un vaccin contre le chikungunya est disponible en France depuis novembre 2024. Déjà approuvé aux États-Unis depuis plus d’un an, le vaccin "Ixchiq", développé par le laboratoire franco-autrichien Valneva, a reçu l’aval de la Commission européenne en juin de la même année. Il est désormais accessible en pharmacie et dans les centres de vaccinations privés.
La prévention demeure essentielle pour limiter la propagation du virus, rappellent les autorités. Il est recommandé d’éliminer les eaux stagnantes où les moustiques pondent leurs œufs et de se protéger contre les piqûres. Et, en cas de symptômes tels que fièvre, douleurs articulaires ou musculaires, il est conseillé de consulter rapidement un médecin.