- Des chercheurs ont exploré comment la personnalité influence l'expérience de la dépression. Selon le modèle pathoplastique, des individus extravertis pourraient, par exemple, présenter des niveaux d’énergie plus élevés malgré la maladie que ceux qui sont introvertis.
- Malgré quelques corrélations, les résultats globaux n’ont pas confirmé cette théorie.
- Ces recherches ouvrent néanmoins la voie à de nouvelles recherches sur l’influence de la personnalité sur les troubles de l’humeur et à une personnalisation accrue des traitements.
Plus de 280 millions de personnes vivent avec la dépression dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Mais cette maladie se manifeste différemment d’une personne à l’autre. Une récente étude, publiée dans la revue Clinical Psychological Science, s’est penchée sur un lien potentiel entre la personnalité et l’expérience de la dépression.
La théorie du modèle pathoplastique
Les chercheurs de l’Université Temple, aux Etats-Unis, ont exploré l’idée selon laquelle les traits de personnalité influenceraient la manière dont une personne vit la dépression. Selon le modèle pathoplastique, des individus extravertis pourraient, par exemple, présenter des niveaux d’énergie plus élevés malgré la maladie que ceux qui sont introvertis.
Des études antérieures ont déjà mis en évidence un lien entre personnalité et dépression, montrant que la maladie peut modifier la personnalité d’un individu ou que certains traits de caractère prédisposent à certains symptômes. Mais ces recherches sont confrontées à des défis méthodologiques : les modèles d’analyse classiques requièrent des variables binaires, comme une réponse par "vrai" ou "faux", alors que la personnalité est bien plus nuancée.
Pour contourner ce problème, l’équipe a utilisé une analyse factorielle non linéaire modérée afin de repérer des tendances parmi plusieurs groupes de participants de différents âges et régions des États-Unis. Certains échantillons ont été évalués à l’aide du modèle des Big Five (névrosisme, extraversion, ouverture, agréabilité et conscience), tandis que d’autres ont été analysés via le modèle des Big Three (émotion négative, émotion positive et contrôle de soi).
Peu de preuves solides, mais des pistes pour l’avenir
Si les chercheurs n’ont pas trouvé de preuve convaincante en faveur du modèle pathoplastique, ils ont néanmoins repéré certains liens entre des niveaux élevés de névrosisme et des symptômes tels que la tristesse ou la fatigue, et inversement, une moindre sévérité des symptômes chez les individus extravertis ou avec une forte émotion positive.
Bien que préliminaires, ces résultats ouvrent néanmoins la voie à de nouvelles recherches sur l’influence de la personnalité sur les troubles de l’humeur. "Il existe de nombreux facteurs dynamiques à explorer pour mieux comprendre quels symptômes précèdent d’autres", relèvent les chercheurs dans un communiqué. Ces travaux pourraient ainsi permettre de personnaliser davantage les traitements pour mieux accompagner les patients souffrant de dépression.