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Nutrition

Gras du ventre : ces aliments réduisent le risque de 23 %

Par Geneviève Andrianaly

Les personnes consommant des fruits, du café, du chocolat et du vin, qui sont riches en polyphénols, sont moins susceptibles de souffrir du syndrome métabolique.

marilyna/iStock
Sur les 6.378 personnes suivies, 2.031 ont développé un syndrome métabolique, qui est cliniquement diagnostiqué lorsqu'au moins trois des conditions suivantes sont présentes : obésité abdominale, hypertension artérielle, hyperglycémie, taux élevé de triglycérides et taux élevé de lipides.
Les participants ayant eu une alimentation riche en polyphénols, avec le raisin, les oranges, le chocolat, le vin et le café, ont vu leur risque de syndrome métabolique de 23 %.
"La variété alimentaire est importante car l'une des justifications des effets bénéfiques des polyphénols sur la santé est leur capacité à moduler le microbiote intestinal", selon les chercheurs.

Aussi appelé le "syndrome de la bedaine", le syndrome métabolique, dont la survenue est favorisée par le manque d’activité physique, la sédentarité et une mauvaise alimentation, correspond à l’association de plusieurs troubles liés à la présence d’un excès de graisse à l’intérieur du ventre. D’après l’Inserm, les personnes concernées présentent un tour de taille important (supérieur à 94 cm pour les hommes et à 80 cm pour les femmes) et au moins deux autres anomalies parmi les suivantes : une hyperglycémie (excès de sucre dans le sang), un taux de triglycérides élevé, un faible taux de "bon" cholestérol HDL, une tension artérielle trop haute.

Orange, raison, chocolat : déterminer la fréquence à laquelle ces aliments riches en polyphénols sont ingérés

"Les régimes alimentaires riches en fruits et légumes peuvent protéger contre le syndrome métabolique, en partie grâce à leur teneur élevée en polyphénols", ont indiqué des scientifiques de l'université de São Paulo (Brésil). C’est pourquoi, dans le cadre d’une étude, ces derniers ont voulu examiner l'association entre la consommation de polyphénols alimentaires, le risque de syndrome métabolique et les facteurs cardiométaboliques. Pour cela, l’équipe a passé en revue une enquête menée auprès de 15.000 fonctionnaires travaillant dans six universités et des instituts de recherche brésiliens. Au total, 6.378 personnes, âgées en moyenne de 49 ans, ont été recrutées.

L'apport alimentaire a été évalué à l'aide d'un questionnaire semi-quantitatif. Plus précisément, l’équipe a été interrogée sur les habitudes alimentaires des participants et la fréquence à laquelle ils ingéraient 92 aliments riches en polyphénols, des composés bioactifs aux propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires retrouvés dans le café, le vin, les haricots, le chocolat, les oranges, le raisin. Les effets des différentes méthodes de cuisson et de transformation ont été pris en compte pour assurer une mesure précise de l'apport en polyphénols.

Syndrome métabolique : 23 % de risques en moins grâce à une alimentation riche en polyphénols

Au cours d’un suivi d’environ neuf ans, 2 031 ont développé un syndrome métabolique. Les résultats, parus dans la revue The Journal of Nutrition, la consommation de polyphénols provenant de différents aliments au niveau estimé le plus élevé (469 mg par jour) réduisait le risque de développer un syndrome métabolique de 23 % par rapport à la consommation de polyphénols la plus faible (177 mg par jour). L’ingestion d'acides phénoliques (une classe spécifique de polyphénols abondants dans le café, le vin rouge et le thé) réduisait le risque d'une quantité similaire.

Indépendamment des différents facteurs de risque cardiométaboliques, tels que le sexe, l'âge, le tabagisme et l'activité physique, les volontaires qui ingéraient plus de polyphénols étaient jusqu'à 30 fois moins susceptibles de développer une hypertension artérielle ou une résistance à l'insuline, et 17 fois moins susceptibles d'avoir des triglycérides élevés. La recherche a également montré qu'une consommation élevée de flavan-3-ols, un sous-groupe de flavonoïdes, était liée à un risque 20 % inférieur de développer un syndrome métabolique. Le vin rouge était la principale source de flavan-3-ols pour l'échantillon de l'étude, représentant 80 % de l'apport total de ce composé. Le chocolat était également une source importante, représentant 10 %.

"Une possible influence positive" des polyphénols "sur le microbiote intestinal"

Selon Renata Carnaúba, qui a dirigé les travaux, la quantité de polyphénols associée à une réduction du risque de syndrome métabolique était dérivée de l'apport alimentaire total. "La variété alimentaire est importante car l'une des justifications des effets bénéfiques des polyphénols sur la santé est leur capacité à moduler le microbiote intestinal. Ce processus peut stimuler la croissance de bactéries probiotiques ou 'bonnes'. Cependant, plus l'apport alimentaire et les sources de polyphénols d'une personne sont diversifiés, plus l'effet sur son microbiote intestinal et donc sur sa santé globale est important. (…) Nous prévoyons de mener d’autres recherches sur le rôle des polyphénols dans la protection contre les maladies cardiométaboliques. Ce que nous savons jusqu’à présent concerne les propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes de ces composés, ainsi qu’une possible influence positive sur le microbiote intestinal", ont conclu les chercheurs.