- Une étude américaine révèle que seulement cinq minutes d'exercice quotidien, ou 35 par semaine, peuvent réduire le risque de démence.
- Chaque tranche de 30 minutes d'activité physique modérée à vigoureuse diminue le risque de démence de 4 %. Les personnes pratiquant 35 minutes ou moins par semaine le réduisent de 41 %, tandis que celles effectuant 36 à 70 minutes le diminuent de 60 %.
- Et pour cause, l'exercice physique améliore la circulation sanguine, réduit l'inflammation et stimule la croissance neuronale. Même pour les seniors fragiles, bouger ne serait-ce qu’un peu reste bénéfique.
Une lueur d'espoir pour les seniors préoccupés par la perspective du déclin cognitif : une étude de l'Université Johns Hopkins, aux Etats-Unis, révèle que même seulement cinq minutes d'exercice quotidien pourraient aider à le prévenir. La recherche, publiée dans le Journal of Post-Acute and Long-Term Care Medicine, suggère que 35 minutes d'activité physique modérée par semaine suffisent en effet à réduire le risque de démence de 41 %. Soit une durée bien moindre que les recommandations actuelles de 150 minutes hebdomadaires fixées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Un enjeu de santé publique majeur
La démence, une condition qui altère sévèrement les capacités cognitives, touche des millions de personnes à travers le monde, dont sept millions aux États-Unis et 1,2 million en France – des chiffres qui pourraient tripler d'ici 2050. Aucun remède n'existe à ce jour, ce qui rend la prévention essentielle, notamment par l'activité physique. Et pour cause : celle-ci favorise la circulation sanguine dans le cerveau, réduit l'inflammation et stimule la croissance de nouveaux neurones. L’exercice aide également à contrôler des facteurs de risque comme l'hypertension, le diabète ou encore l'obésité. Certaines recherches suggèrent même qu'il pourrait ralentir l'accumulation de protéines toxiques associées à la maladie d'Alzheimer (tau et amyloïde).
Or, même une faible quantité de sport semble avoir des effets bénéfiques sur le cerveau : "Augmenter son activité physique, ne serait-ce que de cinq minutes par jour, peut réduire le risque de démence", peut-on lire dans un communiqué. Pour arriver à ce constat, l'étude a analysé les données de près de 90.000 adultes d’un âge médian de 63 ans, mesurant leur activité physique à l'aide d'accéléromètres pendant une période de suivi moyenne de 4,4 ans.
Les résultats révèlent que chaque tranche de 30 minutes d'activité physique modérée à vigoureuse (MVPA en anglais) diminue le risque de démence de 4 %. Les personnes pratiquant 35 minutes (ou moins) d'exercice par semaine réduisent leur risque de 41 %, tandis que celles effectuant 36 à 70 minutes bénéficient d'une diminution de 60 %. Ces chiffres mettent en évidence que la plus grande amélioration de la santé provient du passage d'une absence totale d'exercice à un minimum d'activité.
Adapter l'exercice aux seniors fragiles
Beaucoup de seniors évitent l'exercice en raison de leur fragilité. Or, les chercheurs montrent que l'effet protecteur de l'activité physique reste valable même chez les personnes âgées vulnérables. Ils recommandent ainsi des activités telles que la marche rapide, le jardinage, la danse ou encore des exercices plus doux, notamment assis.
L'étude suggère que les professionnels de santé devraient encourager des objectifs plus accessibles plutôt que d'imposer d'emblée 150 minutes hebdomadaires (bien que celles-ci restent les seuils officiellement recommandés pour préserver sa santé globale). Un démarrage progressif permettrait en effet d'éviter l'effet démotivant de recommandations trop exigeantes. Les aidants, eux, sont invités à proposer aux seniors des stratégies simples pour intégrer plus de mouvement au quotidien : préférer les escaliers à l'ascenseur, marcher jusqu'à la boîte aux lettres, ou réaliser quelques exercices de mobilité devant la télévision. "Chaque mouvement compte."