D’ici 2050, il y aura plus de cancers du sein et ils seront plus mortels, selon le dernier panorama mondial du cancer du sein, publié par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) ce lundi 24 février.
68 % de décès liés au cancer du sein en 2050
Dans 25 ans, il y aura 3,2 millions de nouveaux cas de cancer du sein par an et 1,1 million de décès liés à cette maladie dans le monde, selon le CIRC, soit une hausse de 38 % et de 68 %, par rapport à 2022. Les derniers chiffres comptabilisent 2,3 millions nouveaux cas de cancer du sein pour l’année 2022 et 2,3 millions de décès liés à cette maladie.
Face à ce risque de cancer du sein, les zones géographiques ne sont pas égales. Trois d’entre elles présentent des taux d’incidence particulièrement : Australie/Nouvelle-Zélande, Amérique du Nord et Europe du Nord.
Si toutes les régions du monde restent touchées par cette maladie, des disparités existent en termes de mortalité :
- Taux de décès les plus élevés : Mélanésie (27 décès pour 100 000 femmes), Polynésie et Afrique de l’Ouest
- Taux de décès les plus bas : Asie de l’Est, Amérique centrale et Amérique du Nord.
Plus de la moitié des femmes atteintes de cancer du sein en décèdent dans les pays à faible indice de développement humain (IDH), un indicateur qui tient compte de l’espérance de vie à la naissance, du niveau d’éducation et du produit intérieur brut (PIB) par habitant. À l’inverse, dans les pays les plus développés, 17 % des femmes touchées par cette pathologie en meurent.
1 sur 9 risque un cancer du sein en France
Le rapport du CIRC établit aussi un classement des pays, en fonction de leur taux d’incidence. En tête de ce classement, la France, où le risque d’être diagnostiqué avec un cancer du sein est de 1 sur 9. En Amérique du Nord, ce rapport est de 1 sur 10.
“Cela ne peut pas être dû à un surdépistage, explique le Dr Emmanuel Ricard, porte-parole de la Ligue contre le cancer, à Sud Ouest. Certains pays, au nord de l’Europe par exemple, dépistent plus que nous”. Il précise que “pour le moment, nous ne sommes pas en mesure d’expliquer cet état de fait. Des études sont en cours”.
Mais le Dr Emmanuel Ricard émet plusieurs hypothèses pour expliquer la position de la France en première position : “Les femmes françaises boivent et fument plus que les générations précédentes. Jusqu’à récemment, le taux de tabagisme était supérieur à celui des autres pays européens. Autre explication : l’épidémie d’obésité et la diminution de l’activité physique par rapport à d’autres pays. La question des facteurs environnementaux se pose aussi. La courbe des cancers du sein et celle de l’exposition aux perturbateurs endocriniens semblent se suivre. Le recours aux traitements hormonaux de la ménopause est aussi à l’étude….”
En France, il y a eu 61.214 nouveaux cas de cancer du sein en 2023 et 12.600 décès liés à cette maladie en 2021, selon le Panorama des cancers en France – Édition 2024. “Les pays peuvent atténuer ou inverser ces tendances en adoptant des politiques de prévention primaire et en investissant dans la détection précoce et le traitement”, souligne le Dr Joanne Kim, chercheuse au CIRC. En France, 60 % des cancers du sein sont détectés à un stade précoce.