Endométriose, syndrome des ovaires polykystiques, règles abondantes ou cycles menstruels irréguliers… Ces troubles gynécologiques augmentent les risques de maladies cardiovasculaires et cérébrovasculaires, selon une nouvelle étude publiée dans la revue Heart.
Un risque 28 % plus élevé de maladies cardiovasculaires et cérébrovasculaires
Pour établir ce lien, les chercheurs ont fait une méta-analyse de 28 études portant sur 3.271.242 femmes. Ainsi, ils ont découvert que quatre troubles gynécologiques - endométriose, syndrome des ovaires polykystiques, règles abondantes et cycles menstruels irréguliers - étaient associés à un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires et cérébrovasculaires.
Plus précisément, les femmes ayant au moins un de ces quatre troubles gynécologiques présentaient un risque 28 % plus élevé de maladies cardiovasculaires et cérébrovasculaires. Dans le détail, la probabilité de cardiopathie ischémique - qui se traduit par une angine de poitrine ou un infarctus du myocarde - était 41 % plus élevé et le risque de maladie cérébrovasculaire 33 % plus important pour ces femmes.
Après une analyse plus poussée, les scientifiques ont découvert que le risque de maladies cardiovasculaires et cérébrovasculaires était plus fort chez les femmes atteintes d'endométriose ou du syndrome des ovaires polykystiques.
“L'association entre [les maladies cardiovasculaires et cérébrovasculaires] et [les troubles gynécologiques courants] nécessite une exploration plus approfondie avec des études longitudinales de haute qualité ajustées en fonction des facteurs de confusion afin d'établir des relations temporelles et une causalité”, indiquent les auteurs dans un communiqué.
D’après les scientifiques, les études incluses dans leur méta-analyse présentaient des biais, notamment le fait de sous-estimer des facteurs de risque cardiovasculaires et cérébrovasculaires ou encore la non prise en compte de certaines maladies, comme la fibrillation atriale.
Sensibiliser pour prévenir les risques des femmes atteintes de troubles gynécologiques
“Bien que l’étendue de cette association reste à explorer et que la causalité n’ait pas été établie, les résultats suggèrent qu’il est important de sensibiliser le grand public et les professionnels de la santé à cette association potentielle”, soulignent les chercheurs.
Ils espèrent que leur travaux permettront une meilleure prise en charge des femmes, notamment dans la prévention des risques de maladies cardiovasculaires et cérébrovasculaires.
“La connaissance de cette association permettrait aux professionnels de la santé de conseiller les patients sur les changements de comportement et les interventions visant à réduire les risques, afin de potentiellement prévenir ou retarder l’apparition ou diminuer la gravité des maladies cardiovasculaires et cérébrovasculaires”, concluent les chercheurs.
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