La rougeole, maladie virale extrêmement contagieuse, connaît une recrudescence dans les Hauts-de-France, en particulier dans le département du Nord. L’Agence régionale de santé (ARS) a lancé une alerte sanitaire vendredi 21 février, soulignant une circulation active du virus à l’approche de la rentrée scolaire.
Une maladie hautement contagieuse
Le virus de la rougeole se propage très facilement par voie aérienne, lorsqu’une personne infectée respire, tousse ou éternue. "On estime qu’un malade peut contaminer 15 à 20 personnes à lui seul", rappelle l’ARS dans son communiqué. La contagiosité est renforcée par la période d’incubation silencieuse du virus : "La diffusion rapide de la maladie s’explique aussi par le fait que le malade est contagieux 5 jours avant l’éruption cutanée, c’est-à-dire le plus souvent avant même que le diagnostic soit posé. La contagiosité perdure 5 jours après l’apparition des boutons."
Les symptômes de la rougeole comprennent une fièvre élevée, une éruption cutanée caractéristique, de la toux et un écoulement nasal. Dans certains cas, des complications graves peuvent survenir, notamment des pneumonies ou des encéphalites, pouvant entraîner des séquelles lourdes, voire le décès.
Une couverture vaccinale insuffisante
Le vaccin ROR (Rougeole-Oreillons-Rubéole) est obligatoire pour tous les enfants nés depuis le 1er janvier 2018. Il est administré en deux doses : la première à 12 mois et la seconde entre 16 et 18 mois. Lorsqu’il est complet, ce schéma vaccinal protège dans plus de 95 % des cas.
Mais il s’avère que la couverture vaccinale reste insuffisante pour éradiquer la maladie. Dans les Hauts-de-France, 87 % des enfants âgés de 33 mois étaient à jour de la vaccination ROR, selon les dernières données de Santé publique France portant sur l’année 2023, alors qu’il faudrait atteindre 95 % pour limiter efficacement la circulation du virus, indique l’ARS. Ce taux de vaccination en deçà des recommandations favorise la persistance de foyers épidémiques, notamment dans des secteurs à forte densité de population comme l’agglomération lilloise.
Renforcement des mesures de prévention
Face à cette recrudescence, l’ARS appelle à une vigilance accrue et insiste sur l’importance de la vaccination pour limiter la propagation du virus, surtout à l’approche de la reprise de l’activité scolaire après les vacances. En outre, le respect des gestes barrières est fortement recommandé, notamment le port du masque dès l’apparition des premiers symptômes et l’isolement des personnes malades pendant au moins cinq jours après l’apparition de l’éruption cutanée.