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Sommeil

Inflammation et maladie chronique : ce qu’une nuit blanche fait à votre corps

Un sommeil de mauvaise qualité altère le système immunitaire et favorise l’inflammation chronique, ce qui augmente le risque de développer des pathologies comme l’obésité, le diabète et les maladies cardiovasculaires, selon des chercheurs.

Inflammation et maladie chronique : ce qu’une nuit blanche fait à votre corps demaerre / istock




L'ESSENTIEL
  • Une étude révèle que le manque de sommeil modifie les monocytes non classiques (NCMs), des cellules immunitaires impliquées dans l’inflammation. Et ce, quel que soit le poids : même les participants minces et en bonne santé qui dormaient mal présentaient des signes d'inflammation.
  • Même une seule nuit sans repos suffit à déclencher ces effets inflammatoires, qui heureusement s’inversent avec un sommeil réparateur.
  • Ces résultats soulignent l’importance du sommeil dans la prévention des maladies inflammatoires comme l’obésité, le diabète et les maladies cardiovasculaires.

Un Français sur trois serait atteint par un trouble du sommeil, d’après l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Or le manque de sommeil ne se limite pas à la fatigue, à l'irritabilité et aux problèmes de concentration : il affecte directement le système immunitaire en modifiant certaines cellules du sang, favorisant ainsi une inflammation chronique associée à de nombreuses pathologies comme le diabète ou les maladies cardiovasculaires. C’est la conclusion d’une nouvelle étude menée par le Dasman Diabetes Institute (DDI) au Koweït et publiée dans The Journal of Immunology.

Une augmentation des cellules immunitaires inflammatoires

Pour arriver à ce constat, les chercheurs ont suivi 237 adultes en surveillant leurs cycles de sommeil avec des capteurs portables d'activité nocturne pendant sept jours. Les résultats ont montré, sans surprise, que les personnes souffrant d’obésité dorment moins bien et présentent des niveaux élevés de marqueurs inflammatoires dans le sang. Mais l'une des découvertes les plus frappantes est que la mauvaise qualité du sommeil est, indépendamment du poids de l’individu, associée à une augmentation des monocytes non classiques (NCMs), des cellules immunitaires inflammatoires. En d’autres termes, même les participants minces et en bonne santé qui dormaient mal présentaient des signes d'inflammation.

Pour confirmer ce lien entre privation de sommeil et inflammation, les scientifiques ont mené une expérience supplémentaire sur cinq volontaires : après 24 heures sans sommeil, ils présentaient une augmentation marquée des NCMs, une réaction qui s'est inversée avec un retour à un sommeil normal. Un phénomène qui démontre la capacité du corps à récupérer après une courte privation de sommeil, mais souligne aussi le risque d'une privation chronique.

Le manque de sommeil comme facteur de maladies chroniques

Les implications de cette étude sont vastes, à l’heure où "les progrès technologiques, le temps d'écran prolongé et l'évolution des normes sociétales perturbent de plus en plus les horaires de sommeil", peut-on lire dans un communiqué. Or le manque de sommeil ne doit plus être vu comme un simple désagrément, mais comme un facteur de risque majeur pour l'inflammation et toutes les maladies associées, telles que l'obésité, le diabète et les maladies cardiovasculaires.

Les chercheurs insistent sur l'importance de la qualité du sommeil, qui compte autant que la quantité : les adultes devraient ainsi viser entre 7 et 9 heures de sommeil par nuit avec un minimum de perturbations. Ils recommandent également aux professionnels de santé de prendre en compte le sommeil dans la gestion des maladies inflammatoires. Leur étude appelle enfin à des réformes sociétales, notamment des campagnes de sensibilisation pour limiter l’exposition aux écrans et des adaptations des conditions de travail, en particulier pour les professions exposées aux perturbations du sommeil, comme les travailleurs en horaires décalés.

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