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Risque infectieux

VIH, hépatites B et C : environ 1.500 patients appelés à se faire dépister à cause d’un défaut d’hygiène

Par Geneviève Andrianaly

Pour des manquements liés à l’hygiène au sein de son cabinet, un chirurgien-dentiste a été suspendu par l’ARS Normandie et sa patientèle est appelée à faire un test de dépistage des virus des hépatites B et C et du VIH.

SbytovaMN/iStock
À Ouistreham, un chirurgien-dentiste a été suspendu durant cinq mois maximum, car "les conditions d’asepsie et d’hygiène présentes sur place étaient, sans équivoque, incompatibles avec l’exercice de la profession."
Environ 1.500 patients ayant fréquenté le cabinet dans les trois ans ayant précédé l’inspection ont dû être informés d’un potentiel risque infectieux, qui est à ce jour "faible."
Ces derniers doivent procéder à un test de dépistage des virus des hépatites B et C et du VIH, virus identifiés à risque de transmission lors d’actes dentaires avec un défaut d’hygiène.

À Ouistreham, les habitants ne pourront plus se rendre dans le cabinet dentaire situé 5 rue Charles Poulain, qui a récemment fait l’objet d’un signalement. Le 24 février, l’Agence Régionale de Santé (ARS) Normandie a prononcé une suspension immédiate du droit d’exercer du chirurgien-dentiste pour une durée maximale de cinq mois. "La décision de suspension est prise à titre conservatoire dans l’attente d’une décision disciplinaire ordinale." La cause de cette interruption de travail ? "Les conditions d’asepsie et d’hygiène présentes sur place étaient, sans équivoque, incompatibles avec l’exercice de la profession." Les manquements liés à l’hygiène au sein de ce cabinet ont été identifiés après un contrôle de l’ARS, qui procède tout au long de l’année à des missions d’inspection auprès des structures de soins. "Ces actions permettent de s’assurer du respect de la règlementation garantissant la santé publique et la sécurité sanitaire, ainsi que la qualité des soins dispensés. En Normandie, 250 investigations sont réalisées chaque année", peut-on lire dans le communiqué.

Un risque faible de transmission des virus des hépatites B et C et du VIH

À l’issue de ce signalement, l’agence a demandé au cabinet d’informer, par courrier ou courriel, les patients ayant fréquenté le cabinet dans les trois ans ayant précédé l’inspection sur un potentiel risque infectieux, qui est pour l’heure "faible." Environ 1.500 personnes sont concernées. Chaque enfant ou adulte doit consulter son médecin traitant afin que le praticien puisse lui donner une information médicale appropriée et prescrire les tests de dépistage adaptés. "Il est notamment recommandé de procéder à un test de dépistage des virus des hépatites B et C et du VIH, virus identifiés à risque de transmission lors d’actes dentaires avec un défaut d’hygiène. Les médecins traitants, les chirurgiens-dentistes et les laboratoires ont été informés en amont par l’ARS afin d’assurer la bonne information de l’ensemble des acteurs concernés."

Dépister les 3 maladies transmissibles

Pour rappel, le virus de l’hépatite B (VHB) est le plus souvent transmis par la mère à l’enfant lors de la naissance et de l’accouchement, pendant la petite enfance, ou par contact avec du sang ou d’autres liquides biologiques lors d’un rapport sexuel avec un partenaire infecté, d’injections à risque ou d’une exposition à des instruments tranchants ou piquants. Ce dernier est responsable de l’hépatite B, une infection du foie qui peut être aiguë (sévère et de courte durée) ou chronique (de longue durée). "Elle peut aussi provoquer des infections chroniques et entraîne un risque important de décès par cirrhose ou cancer du foie", indique l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Quant au virus de l’hépatite C (VHC), il se transmet par contact avec du sang infecté, présent sur des aiguilles ou seringues réutilisées, ou en raison d’actes médicaux non sécurisés comme des transfusions de produits sanguins qui n’ont pas fait l’objet d’un test de dépistage. Cet agent pathogène provoque une infection virale potentiellement mortelle qui affecte le foie. En ce qui concerne le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), qui affaiblit le système immunitaire, il se transmet par contact étroit et non protégé avec des liquides corporels d'une personne infectée : le sang, le sperme et le liquide séminal, chez l'Homme.