L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé, ce jeudi 27 février, de maintenir l'alerte maximale pour l'épidémie de mpox. "L'augmentation continue des cas et de l'étendue géographique, la violence dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) – qui entrave la réponse – ainsi que le manque de financement pour mettre en œuvre" les mesures de contrôle justifient cette décision, a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Une maladie potentiellement mortelle
Anciennement connue sous le nom de variole du singe, le mpox est une maladie infectieuse causée par un virus proche de la variole. Il peut être transmis à l'homme par des animaux infectés mais aussi entre humains via un contact physique étroit. Identifiée pour la première fois en 1970 en RDC, cette infection entraîne de la fièvre, des douleurs musculaires et des lésions cutanées pouvant être graves. Dans certains cas, elle peut être mortelle.
Le mpox existe sous deux formes : le clade 1, historiquement présent en Afrique centrale, et le clade 2, responsable de la flambée mondiale de 2022. Depuis cette épidémie, plus de 128.000 cas ont été confirmés dans 130 pays, causant 281 décès selon l'OMS. Après une première déclaration d'urgence sanitaire publique internationale (USPPI) en juillet 2022, l'OMS avait levé l'alerte en mai 2023, grâce aux campagnes de vaccination et de sensibilisation. Cependant, une recrudescence des cas en RDC a conduit à une nouvelle alerte maximale en août 2024.
Cette fois-ci, un nouveau sous-variant, le clade 1b, est en cause. Détecté principalement en RDC, il a depuis été repéré dans cinq autres pays africains ainsi que dans plusieurs pays européens comme la France et la Suède. Une récente étude, relayée par Science et Avenir, souligne d'ailleurs un risque accru de fausses couches en cas d'infection au clade 1b, ce qui fait craindre une possible transmission intra-utérine qui serait dangereuse pour le fœtus.
La RDC au cœur de la nouvelle flambée
Avec plus de 13.000 cas et 43 décès en RDC en 2023, et déjà plus de 2.000 cas en début 2024, le pays concentre à lui seul la majorité des infections mondiales. Par ailleurs, la détection de cas dans d’autres régions du globe, souvent liés à des voyages en Afrique, alimente les craintes d’une nouvelle propagation internationale.
La lutte contre le mpox en RDC est rendue difficile par plusieurs facteurs. D'une part, la situation sécuritaire instable dans certaines régions empêche une prise en charge efficace des patients. D'autre part, le manque de financement pour la vaccination et la sensibilisation complique la mise en place des stratégies de prévention. Face à ces défis, l’OMS insiste sur l’urgence d’un soutien international accru pour limiter la propagation du virus, grâce à la mise à disposition de vaccins et de traitements.