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Dépistage

Grossesse : une simple prise de sang pour détecter plus tôt les risques

Par Geneviève Andrianaly

Un capteur analysant les échantillons de sang a été élaboré par des chercheurs australiens pour détecter les complications de la grossesse dès la onzième semaine.

kasto80/iStock
Des scientifiques australiens ont développé un capteur spécifique et rapide pour quantifier les biomarqueurs protéiques des vésicules extracellulaires placentaires des complications précoces de la grossesse.
Avec une précision de plus de 90 %, il a permis de détecter la naissance prématurée, le diabète gestationnel et la pré-éclampsie chez 201 femmes enceintes de 11 à 13 semaines, dont le sang a été analysé.
D’après les auteurs, cette technologie pourrait contribuer à réduire les admissions néonatales à l'hôpital et à faire économiser des sommes importantes au système de santé chaque année.

Diabète gestationnel, accouchement prématuré, hypertension, retard de croissance fœtale… "Actuellement, la plupart des complications de la grossesse, pouvant présenter des risques importants pour la santé à court et long terme, ne peuvent pas être identifiées avant le deuxième ou le troisième trimestre, ce qui signifie qu'il est parfois trop tard pour une intervention efficace", a déploré le professeur Carlos Salomon Gallo, du Centre de recherche clinique de l’université du Queensland (Australie). Cependant, cela pourrait changer grâce à un nouveau dispositif qu’il a mis en place avec son équipe.

Les complications de grossesse sont détectées par le biocapteur avec une précision de plus de 90 %

Dans le cadre de travaux, publiés dans la revue Science Advances, les scientifiques australiens ont mis au point un capteur de nanofleurs "à l'aide de nanomatériaux pour détecter de faibles concentrations de biomarqueurs, qui sont des parties de nos cellules indiquant des complications de santé que nous pourrions porter. (…) C'est ce qui rend notre technologie plus sensible que les méthodes de test actuelles et c'est pourquoi elle peut détecter les complications potentielles de la grossesse beaucoup plus tôt." 

Concrètement, en analysant des échantillons de sang des femmes enceintes, ce dispositif pourrait analyser les vésicules extracellulaires, connues sous le nom de "messages textuels du corps", qui transmettent des signaux essentiels entre les cellules maternelles et fœtales au cours de la grossesse.

Afin de déterminer l’efficacité du biocapteur, les auteurs ont recruté 201 femmes étant enceintes depuis 11 à 13 semaines. Leur sang a été prélevé puis analysé par le dispositif. Avec une précision de plus de 90 %, il a permis de détecter des complications possibles, telles que la naissance prématurée, le diabète gestationnel et la pré-éclampsie, qui associe une hypertension artérielle et la présence de protéines dans les urines. "Grâce à cette technologie, les femmes enceintes pourront donc demander une intervention médicale beaucoup plus tôt."

Un capteur qui aiderait à soulager le système de santé

D’après les chercheurs, ce capteur rapide pourrait permettre au système de santé d'économiser des sommes importantes chaque année en réduisant les admissions dans les unités de soins intensifs néonatals et en évitant les interventions d'urgence, y compris les césariennes. Le professeur Yusuke Yamauchi, qui a participé aux recherches, a indiqué qu'il espérait que le capteur deviendrait largement disponible dans les pharmacies et par l'intermédiaire des médecins généralistes. Lors d’une future étude, l’équipe compte recruter au moins 2.000 femmes pour tester le biocapteur.