ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Nuit blanche : quelles conséquences sur la santé ?

Sommeil

Nuit blanche : quelles conséquences sur la santé ?

Par Diane Cacciarella

La privation de sommeil favoriserait le développement de maladies chroniques, comme le diabète et l’obésité, et ce, dès la première nuit blanche. 

KatarzynaBialasiewicz/iStock
Les participants obèses ont une moins bonne qualité de sommeil et une inflammation chronique plus élevée, selon une nouvelle étude.
Dans le détail, leurs analyses de sang montrent une diminution des monocytes classiques (des cellules immunitaires) et une augmentation des monocytes “non classiques”, ce qui est un marqueur de l’inflammation.
Chez les personnes minces, les chercheurs ont observé des changements similaires au bout d’une seule nuit.

Une seule nuit blanche pourrait suffire à augmenter le risque d’obésité, de diabète et de maladies cardiovasculaires, selon une nouvelle étude publiée dans la revue The Journal of Immunology. Les chercheurs du Dasman Diabetes Institute (DDI), au Koweït, ont en effet découvert que la privation de sommeil, dès 24 heures, modifiait le profil des cellules immunitaires chez les personnes obèses mais aussi chez celles minces et en bonne santé. 

Les personnes obèses dorment moins bien et présentent une inflammation chronique plus élevée

Pour montrer le lien entre sommeil et système immunitaire, les scientifiques ont tout d’abord analysé les habitudes de 237 participants adultes en bonne santé. Ceux-ci étaient divisés en trois groupes, en fonction de leur indice de masse corporel (IMC) : minces, en surpoids et obèses. Pendant une semaine, tous les participants ont porté des capteurs d'activité pour analyser la durée, la qualité et les perturbations de leur sommeil. En parallèle, ils ont fait plusieurs examens et ont dû fournir des échantillons de sang. 

Comparés aux personnes plus minces, les volontaires obèses avaient une moins bonne qualité de sommeil et une inflammation chronique plus élevée, visibles par une quantité élevée de marqueurs inflammatoires dans leurs analyses de sang. Chez ces patientes ayant un IMC élevé, les scientifiques ont aussi observé une diminution des monocytes classiques (des cellules immunitaires) et une augmentation des monocytes "non classiques", impliqués dans la réponse aux signaux inflammatoires, ce qui est un marqueur de l’inflammation. 

"Nos résultats montrent [qu’il s’agit d’]un défi de santé publique croissant, indique Le Dr Fatema Al-Rashed, qui a dirigé l'étude, dans un communiqué. Les progrès technologiques, le temps d'écran prolongé et l'évolution des normes sociétales perturbent de plus en plus les heures de sommeil régulières. Cette perturbation du sommeil a de profondes implications pour la santé immunitaire et le bien-être général”.

Une seule nuit blanche modifie le profil des cellules immunitaires chez les adultes en bonne santé

Dans une seconde phase de l’étude, les chercheurs ont demandé à cinq jeunes adultes minces et en bonne santé de ne pas dormir pendant 24 heures. Résultat : ils avaient les mêmes modifications de leur monocytes (augmentation des non classiques) que les participants obèses. Cela signifie qu’une seule nuit blanche peut impacter la santé de personnes minces et favoriser, sur le long terme si elles sont répétées, des mécanismes inflammatoires liés au développement de pathologies, telles que l’obésité, le diabète ou d’autres maladies cardiovasculaires. "À long terme, nous souhaitons que cette recherche conduise à des mesures et à des stratégies qui reconnaissent le rôle essentiel du sommeil dans la santé publique”, souligne le Dr Fatema Al-Rashed.