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Oncologie

Cancer gastrique : des bactéries s'infiltrant "à travers la paroi de l'estomac" pourraient indiquer un risque

Par Diane Cacciarella

Une nouvelle étude montre le rôle de deux bactéries gastriques dans le développement du cancer de l’estomac.

Pornpak Khunatorn/iStock
L’infection par la bactérie Helicobacter pylori est l’un des facteurs de risque du cancer de l’estomac.
Néanmoins, toutes les personnes infectées ne développent pas de cancer de l’estomac.
Selon une nouvelle étude, l’interaction entre Helicobacter pylori et une autre bactérie appelée non-H. pylori favoriserait le développement de la maladie.

En France, environ 6.500 nouveaux diagnostics de cancer de l’estomac ont été rapportés en 2018, selon la Fondation pour la recherche sur le cancer, qui estime que cette maladie entraîne près de 4.300 décès par an. Bien que le taux de survie à 5 ans soit passé de 25 % en 1990 à 31 % en 2015, l’efficacité des traitements est variable, en fonction des patients et de l’état d’avancement de la pathologie. "Le cancer a tendance à se propager rapidement à d’autres sites, et la plupart des personnes présentent un cancer à un stade avancé au moment du diagnostic, indique le Manuel MSD. Le pronostic n’est favorable que si la tumeur ne pénètre pas trop en profondeur dans l’épaisseur de la paroi gastrique. Dans ce cas, jusqu’à 80 % des patients peuvent survivre pendant 5 ans”.

Cancer de l'estomac : la bactérie Helicobacter pylori est connue pour être un facteur de risque 

Mais une nouvelle étude, publiée dans la revue Helicobacter, permettra peut-être de diagnostiquer plus tôt ce cancer et de mettre au point de nouveaux traitements. Dans ces travaux, les chercheurs de l’Université de Birmingham (Angleterre), ont découvert qu’au stade précancéreux, une bactérie gastrique appelée non-H. pylori infiltre la paroi de l'estomac.

"Le cancer de l’estomac est associé à plusieurs facteurs de risque, notamment à une infection à la bactérie Helicobacter pylori provoquant une inflammation chronique de l’estomac (gastrite chronique)”, souligne le centre de lutte contre le cancer Gustave RoussyEn France, 20 à 25 % des adultes seraient infectés par la bactérie Helicobacter pylori, selon la Fondation pour la recherche sur le cancer. Mais il n’y a qu’une petite proportion d’entre eux, environ 1 %, chez qui la bactérie va entraîner une tumeur. Si elle est détectée tôt, Helicobacter pylori peut être traitée par antibiotiques. 

La bactérie gastrique non-H. pylori s'infiltre à travers la paroi de l’estomac

Les chercheurs ont voulu comprendre si des éléments du microbiote pouvaient favoriser le risque de développement du cancer de l’estomac en lien avec la bactérie Helicobacter pylori. Grâce à leurs travaux, ils ont observé, lors du stade précancéreux, une interaction entre la bactérie Helicobacter pylori et la bactérie non-H. pylori, ce qui favoriserait le développement de la maladie. Plus précisément, la bactérie Helicobacter pylori se concentre dans les glandes gastriques de la paroi de l’estomac, tandis que non H. pylori s'infiltre à travers la paroi de l’estomac.

"Cette recherche nous montre que le type de bactérie le plus fréquemment associé au cancer de l’estomac, Helicobacter pylori, peut agir en association avec d’autres bactéries pour provoquer un état [précancéreux], indique Talisia Quallo, responsable du programme de recherche chez Cancer Research UK, centre de recherche contre le cancer, dans un communiqué. Il faudra mener des recherches plus poussées pour comprendre comment cette interaction fonctionne et ce qui pourrait être fait pour l’arrêter, mais grâce à cette étude, nous pouvons explorer de nouvelles façons de détecter les personnes qui développeront un cancer de l’estomac”.

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