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Pneumologie

Pollen : la hausse des niveaux est liée à une mortalité accrue chez les personnes âgées

Par Geneviève Andrianaly

Alors que plusieurs départements sont classés en risque élevé d'allergie aux pollens, une étude établit un lien entre son exposition et les taux de décès chez les seniors souffrant de problèmes respiratoires.

Ralf Geithe/iStock
Dans une étude, des chercheurs américains ont examiné quatre types de pollen : le pollen des arbres à feuilles caduques qui perdent leurs feuilles, le pollen des arbres à feuilles persistantes, le pollen des graminées et le pollen de l'ambroisie.
Ils ont constaté que des niveaux élevés de certains pollens, en particulier ceux des arbres à feuilles caduques et de l'ambroisie, étaient liés à un risque accru de décès dûs à des problèmes respiratoires.
Les effets peuvent durer jusqu'à deux semaines après l'exposition.

"Les niveaux d'aéroallergènes d'origine végétale augmentent à mesure que les saisons de croissance s'allongent et s'intensifient avec le changement climatique anthropique", selon des chercheurs l'université du Michigan (États-Unis). Problème : les journées à forte teneur à pollen ne sont pas seulement un inconvénient pour les enfants et les adultes atteints d'allergies. Dans une nouvelle étude, publiée dans la revue BMC Public Health, les scientifiques américains ont révélé qu’elles pouvaient présenter de graves risques pour la santé des personnes âgées.

Quatre types de pollen examinés

Afin de parvenir à cette conclusion, ces derniers ont déterminé les associations à court terme de quatre classes d'espèces de pollens (ambroisie, arbres à feuilles caduques, pollen de graminées et arbres à feuilles persistantes) avec la mortalité respiratoire (toutes causes confondues, chroniques et infectieuses). Pour cela, l’équipe a passé en revue les registres des décès dans le Michigan entre 2006 et 2017, en se concentrant sur les décès liés à des problèmes respiratoires. Au total, 127.163 décès ont été inclus dans l’analyse.

"Les données sur le pollen ont été obtenues à partir d'un modèle pronostique des concentrations quotidiennes de pollen à une résolution de 25 km", peut-on lire dans les recherches. Ensuite, à l'aide de modèles informatiques avancés, les auteurs ont estimé les niveaux quotidiens de pollen dans l'ensemble du Michigan et ont examiné comment l'exposition à des niveaux élevés de pollen affectait les taux de mortalité sur différentes périodes, depuis les effets du jour même jusqu'à deux semaines plus tard.

L'exposition à certains types de pollen accroît le risque de décès dû à des problèmes respiratoires

D’après les résultats, des concentrations journalières cumulées élevées de certains pollens, en particulier ceux des arbres à feuilles caduques et de l'ambroisie, étaient associées à une mortalité respiratoire toutes causes confondues avec des décalages précoces, "par exemple un risque 1,81 fois plus élevé de tous les décès respiratoires lors d'une exposition cumulée avec un décalage de sept jours au pollen d’arbres à feuilles caduques." Aucune espèce de pollen n'a été associée aux décès dus à des causes respiratoires infectieuses.

Bien que toutes les personnes ne soient pas sensibles au pollen de la même manière, les données soulignent l'importance de surveiller les niveaux de pollen et de prendre des précautions lors des journées à forte teneur en pollen, en particulier pour les adultes plus âgés qui ont des problèmes respiratoires. Les chercheurs ajoutent qu'avec le changement climatique prévu, il sera de plus en plus important pour la santé publique de se préparer aux risques.