- Des utilisateurs expliquent avoir recours à l’intelligence artificielle pour du soutien psychologique.
- Pour les psys, l'IA peut avoir un intérêt dans certains cas spécifiques, mais elle ne pourra pas remplacer une thérapie avec un professionnel.
- Certains usages de l'IA pourraient toutefois aider les psychologues dans leur pratique.
L’intelligence artificielle s’impose partout dans nos quotidiens. Même en ce qui concerne la santé mentale. Sur TikTok, des utilisateurs parlent du "meilleur psychologue sur terre", de leur "nouveau soutien psychologique" ou encore du fait d’avoir pu "parler sans se sentir jugé" en faisant référence à ChatGPT, l’outil conversationnel de OpenAI. Des bots spécifiques ont même été créés, comme Psychologist.
Santé mentale : lorsque l’IA joue les psys
Sur les réseaux sociaux, les utilisateurs soulignent les avantages de l’IA en comparaison à un psychologue professionnel : sa disponibilité (H24 et 7J/7) et sa gratuité. Les conseils fournis sont peu personnalisés, mais ils peuvent avoir leur utilité selon Sabine Allouchery, praticienne en psychothérapie et co-autrice du rapport "IA en santé mentale" du collectif MentalTech. Dans un article de 20 minutes, elle rappelle que si ces outils ne peuvent remplacer un psychologue et une psychothérapie, ils peuvent parfois permettre de réduire temporairement l’anxiété ou la tristesse. "Mais cela dépendra surtout de la capacité à poser de bonnes questions", souligne-t-elle. Olivier Duris, psychologue clinicien et spécialiste des usages numériques, complète dans un article du Monde : "Notre travail en tant que psychologues va beaucoup plus loin que ça, et je ne pense pas que cela suffira à nous remplacer."
Intelligence artificielle : des outils pour les psychologues
Dans un rapport publié en novembre dernier, l’American Psychological Association soulève un autre intérêt aux intelligences artificielles. Pour les professionnels de la psychologie, elle pourrait être une sorte d’assistant au quotidien. "L'IA est utilisée pour rationaliser les tâches administratives, rendre les flux de travail plus efficaces et aider à la prise de décision clinique, relève le document. Et les utilisations possibles de l'IA ne devraient que croître." Par exemple, l’IA peut faciliter la mise en place de rappel de rendez-vous ou la facturation, mais elle peut aussi générer des résumés des dossiers de santé ou créer des notes cliniques. D’un point de vue clinique, l’association estime que l’IA pourrait fournir des outils de soutien, soit pour le diagnostic soit pour compléter une thérapie en présentiel avec des exercices spécifiques.
Santé mentale : un chatbot validé par les autorités sanitaires britanniques
Au Royaume-Uni, le National Health Service a validé un chatbot pour "améliorer l’accès aux services de santé mentale". Il est destiné aux personnes ayant des symptômes d’anxiété et des troubles de l’humeur d’intensité légère à sévère. "Le chatbot emmène l'individu à travers une conversation facile à naviguer et quelques courts exercices, précise un communiqué. Il remplit automatiquement le dossier du patient de l'individu, ce qui réduit le besoin de répéter l'information à plusieurs cliniciens." L’objectif de cet outil est de détecter les risques immédiats, et d’accompagner les patients avec des informations utiles pour leur santé mentale, avant le démarrage de leur thérapie. Comme le rappelle l’Americain Psychological Association, il est toutefois nécessaire de mettre en place des "cadres juridiques et réglementaires" pour "fournir des garde-corps appropriés pour le développement et l'utilisation de l’IA". Cela concerne notamment la protection des données médicales.