- La conduite est interdite ou restreinte dans le cas de certaines affections ou maladies chroniques.
- La liste des pathologies concernées est établie par le Ministère de l'Intérieur.
- Les personnes concernées doivent réaliser un contrôle médical.
Votre état de santé est-il toujours compatible avec la conduite d'une automobile ? Le débat existe déjà pour les personnes âgées auxquelles certains voudraient imposer des visites médicales pouvant amener à leur supprimer ou limiter leur droit de prendre le volant. D'une façon générale, la conduite automobile peut être dangereuse et près de 3.200 personnes ont perdu la vie en 2024 sur les routes de France. Mais ces dangers sont parfois augmentés par des problèmes de santé. Pour cette raison, la conduite d'une voiture est interdite ou restreinte pour certaines personnes. Comme le stipule un arrêté du Ministère de l’Intérieur, paru le 3 avril 2022 au Journal Officiel, il existe plusieurs affections médicales jugées incompatibles avec la conduite d’un véhicule, ou pouvant donner lieu à la délivrance d’un permis de conduire de durée de validité limitée.
Conduite automobile : pourquoi certaines pathologies l’interdisent ?
"Conduire, c’est en effet mobiliser à chaque seconde nos capacités de perception, d’analyse et de décision, rappelle le site de la Sécurité Routière. C’est aussi faire usage de nos membres et être en mesure de réagir. Des problèmes de vue ou d’ouïe, des pathologies cardiovasculaires ou neurologiques, des douleurs, certains handicaps ou la prise de médicaments peuvent fragiliser, voire désorganiser cette mécanique complexe qu’est la conduite d’un véhicule." Pour vérifier la compatibilité avec la conduite, une visite de contrôle médical doit être réalisée pour les personnes ayant un problème de santé.
Quelles sont les pathologies potentiellement incompatibles avec la conduite ?
Le Ministère de l’Intérieur a établi la liste des affections médicales concernées, classées par catégorie. Concernant les pathologies ophtalmologiques, la conduite est définitivement interdite aux personnes ayant une acuité visuelle binoculaire inférieure à 5/10e, même avec une correction et à celles ayant un champ visuel horizontal réduit ou en cas de troubles de la mobilité oculaire non-soignés. Concernant les troubles cognitifs, la maladie d’Alzheimer lorsqu’elle atteint le stade 3 de Rachelle de Reisberg empêche définitivement la conduite. L’insuffisance cardiaque chronique de stade 4 est aussi concernée.
Ensuite, de nombreuses maladies peuvent entraîner une interdiction temporaire de la conduite ou des restrictions. C'est le cas par exemple pour certaines complications oculaires ou neurologiques du diabète ou en l’absence de traitement adapté, mais cela peut aussi concerner les personnes ayant eu un accident vasculaire cérébral. "Certaines affectations de la santé sont incompatibles a priori avec la conduite : une dépendance physique aux psychotropes ou à l’alcool ; une somnolence excessive (non-traitée ou pour laquelle le traitement a échoué) ; certains cas d’épilepsie ; les troubles psychologiques sévères comprenant des phases aigües et/ou chroniques ; une consommation excessive de médicaments ou certains médicaments nocifs pour la conduite, complète la Sécurité Routière. Pour toutes ces manifestations, un contrôle médical pour déterminer l’aptitude à la conduite est requis."
Santé et conduite : quels symptômes doivent nous alerter ?
Sur son site, l’organisme liste une série de signes et de symptômes à surveiller pour éviter tout impact sur la conduite : l’apparition de douleurs ou de gêne en effectuant certains mouvements, une opération ou une hospitalisation récente, la prise de certains médicaments (somnifères, anxiolytiques, antidouleurs…), des troubles de la vue, la fatigue ou encore des vertiges. Si l’un ou plusieurs de ces symptômes vous sont familiers, il est important d’en parler à un professionnel de santé.