- Une étude danoise révèle que l'encre des tatouages ne reste pas sous la peau mais migre vers les ganglions lymphatiques, pouvant provoquer une inflammation chronique et augmenter le risque de cancers de la peau et de lymphomes.
- L'analyse de 5.900 jumeaux montre un risque trois fois plus élevé pour les personnes ayant de grands tatouages. Plus un tatouage est volumineux et ancien, plus l'accumulation d'encre dans les ganglions semble importante.
- Bien que l'étude n'ait pas trouvé de lien direct entre la couleur de l'encre et le risque de cancer, d'autres travaux montrent que certaines encres contiennent des substances potentiellement toxiques. Par exemple, l'encre rouge est plus souvent associée à des réactions allergiques.
Se faire tatouer est une décision souvent mûrement réfléchie, mais peu de personnes s'interrogent sur les effets à long terme de l'encre sur la santé. Que devient l'encre une fois injectée sous la peau ? Reste-t-elle en place ou migre-t-elle ailleurs dans l'organisme ? Une nouvelle étude, publiée dans la revue BMC Public Health, démêle le vrai du faux.
L'encre ne reste pas seulement sous la peau
Des recherches antérieures ont montré que les particules d'encre ne se limitent pas à la peau tatouée. Elles peuvent voyager dans l'organisme et s'accumuler dans les ganglions lymphatiques, un élément clé du système immunitaire qui aide à combattre les infections et à filtrer les substances nocives.
Des chercheurs de l'Université du Danemark du Sud et de l'Université d'Helsinki, en Finlande, ont étudié les conséquences possibles de cette migration d'encre. Pour ce faire, ils ont analysé les données de plus de 5.900 jumeaux danois – comparer des jumeaux permet d'isoler l'effet des tatouages en minimisant l'influence des facteurs génétiques et environnementaux. Résultat : les scientifiques ont constaté une fréquence accrue de cancers de la peau et de lymphomes chez les individus tatoués.
Comment l’expliquer ? L'encre accumulée dans les ganglions pourrait être perçue comme un corps étranger par le système immunitaire, entraînant une inflammation chronique, d'après un communiqué. Sur le long terme, cette réaction pourrait favoriser la prolifération anormale de cellules et augmenter le risque de cancer. Les chercheurs soulignent que l'effet à long terme des particules d'encre sur le fonctionnement des ganglions lymphatiques reste incertain et doit être étudié plus précisément.
Des tatouages plus nocifs que d'autres ?
L'étude révèle que le risque de lymphome est trois fois plus élevé chez les personnes ayant de grands tatouages (équivalents à la taille d'une paume ou plus). Plus un tatouage est volumineux et ancien, plus l'accumulation d'encre dans les ganglions semble importante.
Des recherches suggèrent que certaines encres sont plus problématiques que d'autres. Bien que l'étude n'ait pas trouvé de lien direct entre la couleur de l'encre et le risque de cancer, d'autres travaux montrent que certaines encres contiennent des substances potentiellement toxiques. Par exemple, l'encre rouge est plus souvent associée à des réactions allergiques.
Les scientifiques souhaitent désormais étudier comment les particules d'encre influencent le fonctionnement des ganglions à un niveau moléculaire. Ils espèrent identifier si certains types de lymphomes sont plus fortement liés aux tatouages et comprendre les mécanismes à l'œuvre.