- Le médecin généraliste est perçu comme la principale source d’information dans la gestion du poids.
- Moins d’un tiers des patients sondés sont entrés dans un parcours de soin dédié à l'obésité.
- Plus de la moitié des patients obèses n’ont bénéficié ni d’un parcours pluridisciplinaire (61 %), ni d'un programme d’éducation thérapeutique (56 %).
En cette Journée mondiale de l'obésité qui se tient le 4 mars 2025, le Collectif National des Associations d'Obèses (CNAO), la Ligue nationale Contre l’Obésité (LCO) et le laboratoire Lilly France ont fait le point sur le parcours de soin des patients et leur vécu de la pathologie.
Ce sondage, réalisé auprès de 1.835 Français et publié ce mardi, montre que les personnes obèses sont à la recherche d’une prise en charge médicale, mais peinent à rentrer dans un parcours de soin.
Obésité : moins d’un tiers des patients entrent dans un parcours de soin
Pour les personnes souffrant d’obésité (IMC supérieur à 30), le généraliste est perçu comme la principale source d’information dans la gestion du poids et le point d’entrée dans la prise en charge de l’obésité. Pour 56 % d’entre elles, il est le premier médecin avec qui elles ont évoqué leur poids. Le sondage révèle aussi que cette discussion est dans la majorité des cas lancée par le patient. En effet, seuls 21 % des échanges sur le poids sont à l’initiative du professionnel de santé.
Plus préoccupant : au terme de cette première consultation, moins d’un tiers des patients entrent dans un parcours de soin dédié après leur consultation.
"Les professionnels de santé, et en particulier les médecins généralistes, sont considérés comme un acteur essentiel de la prise en charge par les patients, mais ils sont encore insuffisamment formés aux enjeux de l’obésité et de sa prise en charge qui ne repose actuellement que sur « mangez moins et bougez plus ». Il est plus que jamais nécessaire de leur donner les moyens de mieux connaître cette pathologie, de mieux en discuter avec leurs patients et s’assurer de la meilleure prise en charge possible pour les personnes en situation d’obésité", remarquent Anne-Sophie Joly, Présidente du Collectif National des Associations d'Obèses et Hanane Guillard-Meziane, Directrice générale de la Ligue nationale Contre l’Obésité dans un communiqué présentant les résultats du sondage.
Obésité : le parcours de soin reste très méconnu
L'étude met en lumière une autre difficulté du traitement de l'obésité. Même si le malade est accompagné par un professionnel de santé, la prise en charge est souvent inadaptée. En effet, si de nombreux travaux scientifiques plébiscitent l’efficacité des programmes d’éducation thérapeutique (ETP) et des parcours pluridisciplinaires face aux problèmes de poids, ils restent peu proposés. Plus de la moitié des sondés ayant un IMC égal ou supérieur à 35 n’ont pas eu accès à ce type de dispositif (respectivement 56 % et 61 %). Ainsi, sur la totalité des personnes en situation d’obésité interrogées lors de ce sondage, seulement 13 % ont bénéficié d’une prise en charge pluridisciplinaire.
Une prise en charge insuffisante et incomplète
D’ailleurs, "le parcours de soin pour la prise en charge de l’obésité recommandé par la Haute Autorité de Santé (2022) reste toujours trop méconnu à la fois par les professionnels de santé et par les patients", notent les auteurs.
"L'étude révèle que la prise en charge des patients en situation d'obésité en France est insuffisante et incomplète, laissant de nombreux patients démunis face à leur maladie. Il est crucial de renforcer les connaissances, le parcours de soins, notamment en augmentant le nombre de professionnels de santé spécialisés, et de permettre aux patients d'accéder aux options thérapeutiques disponibles. Cela améliorerait leur état de santé, leur prise en charge, la qualité de vie et l’espérance de vie et permettrait de lutter plus efficacement contre l'obésité, un enjeu majeur de santé publique", ajoute Hanane Guillard-Meziane, Directrice générale de la Ligue nationale Contre l’Obésité.