Un million de personnes sont hospitalisées chaque année à cause de maladie cardio-neuro-vasculaires en France. En 2022, Santé publique France a recensé 140.000 décès liés à des cardiopathies ischémiques, à l’insuffisance cardiaque ou à des accidents vasculaires cérébraux. Ces pathologies représentent ainsi la deuxième cause de décès dans le pays. Ces différentes données sont issues d’un hors-série du BEH, le bulletin épidémiologique hebdomadaire, de Santé publique France, paru le 4 mars.
Comment expliquer l’ampleur des maladies cardio-neuro-vasculaires en France ?
Cette "photographie complète des maladies cardio-neuro-vasculaires et de leurs facteurs de risque" montre l’ampleur de ces pathologies dans le pays. "Malgré l'existence de traitements efficaces, la prise en charge reste insuffisante avec des taux encore trop bas de patients bénéficiant d’une réadaptation cardiaque ou de traitements de prévention secondaire au long cours", estime Santé publique France.
L’organisme rappelle que ces maladies ont une origine "multifactorielle" et certains des facteurs de risque sont liés au comportement. "Près d’un quart des adultes fument encore quotidiennement, présentent des niveaux de sédentarité et d’inactivité physique élevés, et trois hommes et plus d’une femme sur 10 ont une consommation d’alcool dépassant les repères à moindre risque", rappelle Santé publique France. Concernant l’alimentation, plus de 70 % des adultes ne consomment pas assez de fruits et légumes et plus de 80 % ont une alimentation trop salée.
En parallèle, les facteurs de risque métabolique peuvent expliquer la prévalence de ces maladies. "Près de 31% des adultes souffrent d’hypertension artérielle, 23 % d’hypercholestérolémie LDL, 17 % d’obésité et 7% de diabète, sans diminution visible de ces prévalences ces dernières années, voire même en augmentation pour certaines", constate l’organisme. Or, selon ses conclusions, ces différents facteurs de risque sont insuffisamment diagnostiqués et pris en charge. Par exemple, près de la moitié des personnes hypertendues ignorent qu’elles sont atteintes de la maladie.
Maladies cardiovasculaires : la prise en charge défaillante des femmes
Cette prise en charge est aussi inégale selon le genre. Santé publique France observe une dégradation de la santé cardio-neuro-vasculaire des femmes, en partie à cause de l’adoption de comportements néfastes. Le tabagisme a notamment progressé dans cette catégorie de la population. D’après le rapport, les femmes sont toutefois moins bien prises en charge que les hommes. Un constat partagé par Martine Gilard, professeur de cardiologie et membre de la fondation Cœur et Recherche, dans un article de France Info : "La femme, lorsqu'elle est non ménopausée et qu'elle est atteinte d'une maladie cardiovasculaire, est très mal prise en charge, observe la spécialiste. Lorsqu'elle a des douleurs, on va lui dire que 'c'est dans la tête' ; 'allez vous reposer'. On considère que ce n'est pas possible." Pourtant, les pathologies cardiovasculaires sont la première cause de décès chez les femmes.