- Le cerveau humain contient environ une cuillère à soupe de microplastiques.
- Les patients souffrant de démence ont les taux de microplastiques dans le cerveau les plus élevés.
- Plusieurs gestes peuvent aider à réduire l'exposition comme éviter l'eau en bouteille.
Les microplastiques sont partout. Le cerveau ne fait pas exception. Contenant environ une cuillère à soupe de microplastiques et de nanoplastiques, il affiche d'ailleurs des concentrations 7 à 30 fois plus élevées que celles d'autres organes comme le foie ou les reins.
Une présence qui n’est pas sans conséquence puisqu’une publication dans Nature Medicine en février dernier établissait un lien entre l’exposition au polluant et la démence.
Dans un nouvel article faisant suite à cette découverte, des chercheurs apportent des pistes pour réduire l’exposition aux microplastiques.
Cerveau et microplastiques : les eaux en bouteille sont à éviter
Dans le nouvel article publié le 4 mars, les scientifiques font part de leurs inquiétudes face aux microplastiques. "L’augmentation spectaculaire des concentrations de microplastiques dans le cerveau en seulement huit ans, de 2016 à 2024, est particulièrement alarmante", note le Dr Nicholas Fabiano du Département de psychiatrie de l’Université d’Ottawa, auteur principal de l’article. "Cette hausse reflète la hausse exponentielle que nous observons dans les niveaux de microplastiques environnementaux."
Ce qui a conduit l’expert et ses collègues à réfléchir à des stratégies simples à mettre en place pour réduire l’exposition au polluant. Ils conseillent en premier lieu de privilégier l’eau du robinet filtrée à l’eau en bouteille. Ils ont calculé que cela pourrait réduire l’absorption de microplastiques de 90.000 à 4.000 particules par an. "L’eau en bouteille à elle seule peut exposer les gens à presque autant de particules de microplastique chaque année que toutes les sources ingérées et inhalées combinées", indique le Dr Brandon Luu qui a également travaillé sur l’article. "Passer à l’eau du robinet pourrait réduire cette exposition de près de 90 %, ce qui en fait l’un des moyens les plus simples de réduire l’absorption de microplastiques."
Il faut aussi se méfier des sachets de thé en plastique. Ces derniers peuvent libérer de nombreuses microparticules lors de l’infusion.
Microplastiques : attention aussi aux contenants
Pour réduire l’exposition aux polluants dangereux pour notre santé, notre cerveau et notre cognition, il faut par ailleurs faire attention à la cuisson et la conservation de la nourriture. "Chauffer des aliments dans des récipients en plastique, en particulier au micro-ondes, peut libérer des quantités importantes de microplastiques et de nanoplastiques", explique Dr Brandon Luu dans un communiqué. "Éviter les contenants en plastique et utiliser des substituts en verre ou en acier inoxydable est une mesure modeste, mais significative pour limiter l'exposition". Toutefois, il précise : "bien que ces changements soient logiques, nous devons encore mener des recherches pour confirmer si la réduction de la consommation conduit à une diminution de l'accumulation dans les tissus humains".
Les auteurs profitent également de leur article pour demander la tenue de nouvelles recherches sur ce sujet, notamment pour établir des limites d’exposition claires et évaluer les conséquences à long terme de l’accumulation de microplastiques sur la santé.