La rhinosinusite chronique avec polypes nasaux se caractérise par une inflammation persistante de la muqueuse nasale et paranasale, qui est provoquée par de multiples cytokines, dont l'interleukine-5 (IL-5). Celle-ci entraîne une obstruction nasale sévère, une pression sinusale, une perte d'odorat et des infections récurrentes. Pour traiter cette maladie, il existe plusieurs traitements, mais ces derniers doivent être administrés à des intervalles fréquents de deux à quatre semaines. "Le dépemokimab est le premier médicament biologique à action ultra-longue conçu avec une affinité de liaison à l'interleukine-5 améliorée, une puissance élevée et une demi-vie prolongée, permettant une administration deux fois par an et une inhibition durable de l'inflammation de type 2", a indiqué une équipe internationale de scientifiques.
528 patients de 16 pays ont pris le dépemokimab ou un placebo
Dans une récente étude, elle a voulu analyser l’efficacité et la sécurité de ce médicament. Plus précisément, les chercheurs ont fait des essais randomisés menés simultanément dans 190 centres (hôpitaux, cliniques spécialisées et sites d'essais cliniques) dans 16 pays (Allemagne, Argentine, Belgique, Canada, Chine, Espagne, États-Unis, France, Italie, Japon, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Royaume-Uni, Suède et Turquie). Entre le 18 avril 2022 et le 7 août 2023, 528 personnes, âgées de plus de 18 ans, souffrant de rhinosinusite chronique avec polypes nasaux ont été recrutées. Les participants, qui avaient déjà subi une intervention chirurgicale ou pris des corticostéroïdes systémiques, ont été divisés en deux groupes. Certains ont reçu 100 mg de dépemokimab toutes les 26 semaines et les autres ont bénéficié d’un placebo.
Rhinosinusite : le dépemokimab pourrait être option thérapeutique viable à long terme
Selon les résultats, parus dans la revue The Lancet, le dépemokimab a entraîné des améliorations statistiquement significatives par rapport au placebo en ce qui concerne les critères d'évaluation primaires. Le score des polypes nasaux (échelle 0-8) à la semaine 52 s'est amélioré avec une différence de traitement de -0,7. Le score de l'échelle de réponse verbale à l'obstruction nasale (échelle 0-3) s'est amélioré avec une différence de traitement de - 0,24. Ce médicament a été bien toléré, avec des taux d'événements indésirables similaires entre le groupe traité et le groupe placebo. L'arrêt du traitement en raison d'événements indésirables est survenu chez moins de 1 % des volontaires et aucun décès n'a été signalé.