En République démocratique du Congo, l’émergence de nouvelles mutations des variants du mpox, une maladie infectieuse virale, a été détectée. Actuellement, c’est le variant du clade 1a portant la mutation APOBEC3 qui inquiète les autorités sanitaires, d’après le Centre de recherche et de politique sur les maladies infectieuses. Pour rappel, le clade 1a est le clade le plus ancien qui a été lié à des infections chez les animaux et à une transmission interhumaine limitée dans les zones endémiques. Le clade 1a est considéré comme plus mortel et capable de provoquer une maladie plus grave que le clade 1b ou le clade 2.
Mpox : la mutation APOBEC3, un facteur qui rendrait le variant plus transmissible
Cette nouvelle mutation de la variante Clade 1a de mpox "a un potentiel élevé de transmissibilité supérieure", selon les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC). Ngashi Ngongo, qui dirige l'équipe de gestion des incidents liés à la mpox des CDC africains, a déclaré que la mutation APOBEC3 était déjà connue. En effet, elle a déjà été observée dans le variant Clade 1b de mpox, qui est devenu plus transmissible et s'est propagé au-delà de la République démocratique du Congo vers plusieurs pays voisins d'Afrique centrale et orientale, ainsi qu'au Royaume-Uni, en Europe et en Asie.
Interrogé par The Telegraph, Lorenzo Subissi, virologue du Programme des urgences sanitaires de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), a déclaré que des taux de mortalité plus élevés n’avaient pas été observés jusqu'à présent avec la nouvelle souche du variant clade 1a. "Bien que ce variant puisse se propager en dehors de la République démocratique du Congo, le taux de mortalité observé à Kinshasa, où le nouveau variant du clade 1a co-circule avec le clade 1b, reste inférieur à 1 %, soit bien inférieur à ce que l'on pensait historiquement être la mortalité du clade 1a."
L’épidémie de mpox est toujours une urgence de santé publique de portée internationale
Avant la découverte de cette mutation, l’OMS avait annoncé, lors d’une réunion de son comité d’urgence du mpox, que la situation liée au mpox justifiait toujours une urgence de santé publique de portée internationale. L’autorité sanitaire a déclaré, pour la première fois, l’urgence de santé publique de portée internationale liée au mpox en août 2024 pendant une recrudescence des cas en Afrique, dont certains impliquaient la propagation du nouveau virus du clade 1b. "Les épidémies complexes en Afrique impliquent principalement la propagation des virus des clade 1a et 1b, avec une certaine apparition du virus du clade 2 qui s'est propagé." Durant la dernière réunion, l'organisation a modifié ses recommandations temporaires pour les pays touchés, qui incluent ceux qui signalent des cas sporadiques liés aux voyages.