Arrivez-vous à faire bouger vos oreilles ? Si ce n’est pas le cas, rassurez-vous, c’est totalement normal, car il n’y a que 10 à 20 % des humains y arrivent ! Cette prouesse est due aux muscles qui relient la partie extérieure de l’oreille - aussi appelée pavillon - au crâne et au cuir chevelu.
Les muscles des oreilles améliorent notre capacité auditive
En dehors de ces personnes, ces muscles ne sont plus utilisés par l’espèce humaine depuis environ 25 millions d’années. “La pression évolutive de savoir bouger les oreilles a cessé car nos systèmes visuels et vocaux sont devenus bien meilleurs”, explique le site américain Popular Science. C’est en tout cas ce que l’on pensait, jusqu’à la publication d’une nouvelle étude.
Lors de leurs travaux, publiés dans la revue Frontiers in Neuroscience, des chercheurs ont découvert que ces muscles nous étaient encore utiles ! Ils nous aident à distinguer les sons proches et ce, particulièrement quand nous sommes dans un environnement bruyant.
“Il existe trois gros muscles qui relient le pavillon de l’oreille au crâne et au cuir chevelu et qui sont importants pour le mouvement des oreilles”, indique Andreas Schröeer, co-auteur de l’étude et neuroscientifique de l’Université de la Sarre en Allemagne, dans un communiqué.
Pour confirmer le rôle de ces muscles, Andreas Schröeer et son équipe de scientifiques ont demandé à vingt volontaires, qui n’avaient pas de troubles auditifs, de porter des électrodes. Ces dispositifs mesuraient l’activité des muscles des oreilles.
Les participants ont ensuite dû écouter un livre audio et des podcasts à partir de haut-parleurs placés devant ou derrière eux. En tout, il y avait 12 essais de cinq minutes, avec trois niveaux de difficultés.
L’activation des ces muscles ne relève pas du réflexe
Résultats : ces muscles s’activaient à chaque niveau et plus encore, quand il y avait beaucoup de bruit ! Les chercheurs en ont donc conclu qu’ils nous étaient encore utiles pour nous concentrer sur une écoute et, surtout, pour entendre et distinguer les sons dans un environnement bruyant.
“Ces muscles, en particulier le muscle auriculaire supérieur, présentent une activité plus importante lors des tâches d’écoute intenses, souligne Andreas Schröeer. Cela suggère que lorsque ces muscles sont activés il ne s’agit pas d’un réflexe, mais qu’ils participent à un mécanisme d’effort de l’attention, en particulier dans les environnements bruyants”.
À l’avenir, les scientifiques comptent poursuivre leurs recherches pour confirmer leurs résultats et éventuellement découvrir de nouvelles fonctions aux muscles de nos oreilles !