Eviter le diabète en grignotant du chocolat ou en sirotant du vin rouge n'a rien d'absurde. Une étude, publiée ce 20 décembre dans le Journal of Nutrition, révèle que ces deux aliments ont en commun un pigment : l'anthocyane. Les chercheurs de l'université d'East Anglia ont montré qu'il y avait une association entre ce composant ainsi que les flavonoïdes et une réduction de l'inflammation.
Pas seulement des propriétés antioxydantes
L'inflammation, lorsqu'elle est chronique, peut entraîner le diabète, l'obésité, des maladies cardiovasculaires ou des cancers. Cette étude s'est penchée sur l'alimentation de près de 2 000 femmes britanniques en bonne santé. Elles ont détaillé leur alimentation afin d'estimer au mieux la dose quotidienne de flavonoïdes et d'anthocyane. Elles ont également subi des analyses sanguines, notamment pour observer le niveau d'inflammation et de glucose. Grâce à ces données, les chercheurs ont aussi pu déduire le niveau d'insulinorésistance, marqueur de diabète de type 2.
« Notre étude a observé les bénéfices d'une alimentation à base d'un sous-groupe de flavonoides, » explique le Pr Aedin Cassidy, chercheur principal. « Nous nous sommes intéressés aux flavones, qu'on trouve dans les herbes et les légumes comme le persil, le thym, le céleri, et les anthocyanines, qu'on trouve dans les baies, le raisin rouge, le vin ou d'autres fruits et légumes rouges ou bleus. » On sait déjà que les flavonoïdes présents dans les baies ont des propriétés antioxydantes. Il est donc possible qu'ils cachent d'autres bénéfices.
Moins d'insulinorésistance grâce au raisin
« Nous avons découvert que les femmes qui consomment beaucoup d'anthocyanines et de flavones ont moins d'insulinorésistance. Une haute résistance à l'insuline est associée à un diabète de type 2, donc nous concluons que les femmes qui mangent des aliments riches en ces composés - comme les baies, les herbes, le raisin rouge et le vin - ont moins de risque de développer la maladie, » précise le Pr Cassidy. Chocolat, thé ou baies seraient donc bons pour réduire le risque de survenue d'un diabète de type 2. Mais ce n'est pas le seul bienfait : les anthocyanes aident aussi à réduire le risque d'inflammation chronique lorsqu'elles sont très présentes dans l'alimentation. Les flavones, également à très haut niveau, aident à réguler la glycémie.
Les chercheurs se montrent enthousiastes mais reconnaissent que des études approfondies seront nécessaires. Pour le moment, il est certain qu'une forte consommation de baies, de thé, et d'autres aliments contenant flavonoïdes et anthocyanes est bénéfique. Mais les chercheurs ne savent pas encore dans quelles proportions il faut les consommer.