96 % des boissons énergisantes sur le marché français ont un ingrédient en commun, la caféine, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). En moyenne, elles en contiennent 174 milligrammes (mg), ce qui est plus important qu’une tasse de café, qui ne compte généralement que 90 mg de cette molécule. En raison de cette forte teneur en caféine, les boissons énergisantes peuvent donc être dangereuses pour certains publics, notamment les enfants, les adolescents, les jeunes adultes et les femmes enceintes.
Une forte consommation de boissons énergisantes chez les jeunes
Au niveau européen, 3 % des enfants et 8 % des adolescents consomment des boissons énergisantes plus de quatre à cinq fois par semaine, d’après l’Anses. Ils seraient donc exposés à des quantités plus élevées de caféine que les recommandations faites par l'Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) en 2015. L’instance fixait la dose journalière sans risque à 3 mg par kilogramme (kg) de poids corporel pour les enfants et les adolescents.
Mais si les jeunes dépassent ces limites, est-ce vraiment dangereux ? Dans une étude, publiée dans la revue Nutrients, des chercheurs ont fait une méta-analyse de tous les travaux existants sur les enfants et les adolescents et font le point sur les croyances et réels impacts de ces boissons sur ce public.
Deux croyances sont très répandues, surtout chez les jeunes :
- Les boissons énergétiques aident à la gestion du poids. Les auteurs répondent qu’il n’y a actuellement pas de preuve scientifique d’un effet amincissant.
- Amélioration des performances physiques et cognitives. Oui et non répondent les auteurs car, pour obtenir ce résultat chez les jeunes, il faut dépasser 3 mg par kg, soit la limite fixée par l’Efsa. En dessous de cette quantité, les effets sont faibles.
Problèmes cardiovasculaires et troubles du sommeil
En revanche, certains effets néfastes de ces boissons ont bien été prouvés par la recherche scientifique chez les jeunes. Les troubles du sommeil tout d’abord, surtout lorsque les boissons sont consommées tard dans la journée.
Les scientifiques notent aussi des risques plus importants de problèmes cardiovasculaires, comme de la tachycardies ou les palpitations, chez les consommateurs réguliers. En effet, la caféine augmente la pression artérielle et le rythme cardiaque, ce qui a donc un impact et ce, même chez les jeunes de moins de 25 ans, soulignent les auteurs.
La principale raison est que la caféine est métabolisée plus lentement chez les adolescents que chez les adultes, elle a donc un effet plus fort. Néanmoins, les auteurs rassurent en soulignant que les gros problèmes cardiaques n’arrivaient qu’avec des doses de caféine supérieures à 200 mg par prise ou 1600 mg par jour.
Parmi les autres effets secondaires, les chercheurs notent la présence de problèmes psychocomportementaux ou neurologiques - tels que la nervosité, l’anxiété ou encore l’irritabilité - dans la littérature scientifique. Mais à ce sujet, ils n’ont pas trouvé suffisamment de preuves pour établir un lien avec certitude.
Selon cette étude de l’Anses, environ 32 % des français qui consomment ces boissons énergisantes le font lors d’occasions festives (bars, concerts, discothèques, etc.), 41 % en lien avec une activité sportive et 16 % en mélange avec de l'alcool. Ces deux derniers usages sont pourtant totalement déconseillés par les autorités françaises, aussi bien pour les jeunes que pour les adultes et les personnes plus âgées.