- 40 % des patients ayant des douleurs chroniques souffrent aussi de dépression et d’anxiété, selon une nouvelle étude publiée dans la revue JAMA Network.
- Les scientifiques ont découvert que le risque n’était pas le même en fonction de l’origine des maux, les plus concernés étaient les patients atteints de fibromyalgie.
- De plus, les jeunes patients et les femmes atteints de douleurs nociplasiques sont aussi plus à risque de souffrir de dépression et d’anxiété.
Quatre patients sur dix, ayant des douleurs chroniques, souffrent aussi de dépression et d’anxiété, selon une nouvelle étude publiée dans la revue JAMA Network. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont réalisé une méta-analyse des travaux existants sur ce sujet.
54 % de risque de dépression chez les patients atteints de fibromyalgie
En tout, ils ont analysé 376 études portant sur 347.468 personnes atteintes de douleurs chroniques dans 50 pays. La prévalence globale était de 39,3 % pour la dépression et de 40,2 % pour l'anxiété.
Mais les scientifiques ont découvert que le risque n’était pas le même en fonction de l’origine des maux. Les plus concernés étaient les patients atteints de fibromyalgie, une maladie avec des douleurs musculaires et articulaires. Ceux-ci avaient une prévalence de 54 % pour la dépression et de 55,5 % pour l’anxiété.
En revanche, les personnes atteintes d’arthrite avaient les pourcentages de prévalence les plus faibles : 29,1 % pour la dépression, 17,5 % pour l’anxiété.
Les jeunes patients et les femmes atteints de douleurs nociplasiques
Parmi les adultes atteints de douleurs chroniques, les jeunes patients et les femmes étaient plus à risque de souffrir de dépression et d’anxiété. Et ce, encore plus, si leurs douleurs étaient nociplasiques, le troisième type de douleur, selon l’International Association for the Study of Pain (IASP).
Le Pr Pascale Vergne-Salle, médecin rhumatologue au sein du Centre de la douleur chronique au CHU de Limoges, définit les douleurs nociplasiques en ces termes au Vidal : “Il s'agit d'une atteinte plus fonctionnelle, qui découlerait d'une réponse exagérée aux stimuli douloureux au niveau de la corne postérieure de la moelle et au niveau cérébral avec une altération des contrôles inhibiteurs de la douleur, autrement nommée sensibilisation centrale”.
La santé mentale des personnes souffrant de douleurs chroniques serait donc plus à risque, comparativement à la population générale. Les auteurs estiment que ce problème de santé publique devrait faire l’objet d’un dépistage plus systématique des professionnels de santé.
En France, les douleurs chroniques affectent environ 30 % des adultes, selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).